(BFM Bourse) - Le laboratoire danois chute à la Bourse de Copenhague après avoir annoncé des résultats décevants concernant des essais cliniques visant à évaluer le semaglutide oral pour les patients atteints d'une forme précoce de la maladie d'Alzheimer.
Novo Nordisk annonce une mauvaise nouvelle au marché. Le laboratoire pharmaceutique danois a communiqué ce lundi 24 novembre des résultats décevants sur un essai clinique de phase avancée dans la maladie l'Alzheimer.
Novo Nordisk signale que son médicament à base de sémaglutide n'avait pas montré une "réduction significative" d'un déclin cognitif chez les patients atteint de cette maladie causée par une lente dégénérescence des neurones, et dont il n'existe à ce jour aucun traitement curatif.
Le laboratoire a communiqué des résultats à deux ans des essais de phase III (la dernière étape avant la potentielle commercialisation d'un produit), baptisées evoke et evoke+ sur des patients en phase précoce de cette maladie.
Ces deux essais randomisés en double aveugle menés auprès de 3.808 adultes âgés de 55 à 85 ans ont évalué l'efficacité et la sécurité d'emploi du sémaglutide oral par rapport à un placebo en complément du traitement standard. Les résultats n'ont pas confirmé la supériorité du semaglutide oral par rapport au placebo sur la progression de la maladie, mais ont montré l'amélioration de certains biomarqueurs. Novo Nordisk ajoute que le sémaglutide s'est révélé sûr et bien toléré, conformément aux essais précédents sur ce médicament.
"Bien que le semaglutide n'ait pas démontré son efficacité pour ralentir la progression de la maladie d'Alzheimer, les nombreuses preuves étayant l'efficacité du sémaglutide continuent de démontrer ses bienfaits pour les personnes atteintes de diabète de type 2, d'obésité et de comorbidités associées", a déclaré Martin Holst Lange, directeur scientifique de Novo Nordisk, dans un communiqué.
Novo Nordisk signale aussi avoir pris la décision d'interrompre la prolongation d'un an des essais evoke et evoke+, sur la base des résultats d'efficacité observés dans l'ensemble de la population étudiée.
Le parcours boursier de Novo Nordisk pâtit de ce nouveau revers ce lundi 24 novembre, le titre perdant 8,9% à la Bourse de Copenhague. La déception est d'autant plus grande que l'utilisation du sémaglutide pour cette indication était susceptible de constituer un important relai de croissance pour Novo Nordisk, après l'utilisation de cette molécule pour l'Ozempic et le Wegovy, les deux traitements phare de Novo Nordisk contre respectivement le diabète de type 2 et l'obésité.
Les ambitions de Novo Nordisk dans l'Alzheimer avec cette molécule prennent donc un coup dans l'aile. Le malheur des uns faisant le bonheur des autres, le laboratoire américain Biogen progresse de 5% en avant-Bourse, après l'échec du médicament de Novo Nordisk.
Un parcours boursier peu éclatant
Cette déception enfonce encore plus l'ancienne première capitalisation européenne. Depuis le début de l'année, Novo Nordisk souffre fortement en Bourse, avec une action en baisse de 56,5%. La société danoise a subi certains revers dans la spécialité à l'origine de son ascension boursière, à savoir les traitements anti-obésité et anti-diabète.
Une bonne partie de ce plongeon est aussi dû, aux États-Unis, aux traitements GLP-1 dits "compounded" ("préparations magistrales" en français), des espèces de "copies" de médicaments anti-obésité, qui ont surtout été produites pour proposer des versions de ces traitements à moindre coût.
En conséquence, Novo Nordisk a pour la quatrième fois cette année, abaissé ses objectifs. La société a invoqué des perspectives de ventes moins bonnes que prévu pour ses médicaments anti-obésité et anti-diabète ainsi que les coûts liés à sa restructuration.
En septembre dernier, la société scandinave avait dévoilé un projet de "transformation" qui prévoit la suppression de 9.000 postes dans le monde sur un total de 78.400 pour économiser un peu plus de 1 milliard d'euros par an.
Novo Nordisk compte désormais générer une croissance de ses revenus hors effets de changes de 8 à 11%, contre 8 à 14% précédemment, et améliorer son résultat opérationnel de 4 à 7% contre 4 à 10% auparavant.