(BFM Bourse) - Le constructeur automobile haut de gamme va faire son entrée sur le DAX 40 au détriment de l’équipementier sportif, qui a perdu récemment son directeur général, parti chez Adidas.
Un puma court à une vitesse maximale de 80 kilomètres par heure. Difficile donc de rivaliser avec la célérité d’une Porsche 911 qui peut atteindre 320 kilomètres par heure. En Bourse, le célèbre constructeur automobile haut de gamme a clairement pris de vitesse l’équipementier sportif. Au point que Deutsche Börse, l’opérateur allemand la Bourse de Francfort, a décidé d’inclure la célèbre marque au sein de l’indice de référence de la place allemande, le DAX 40, au détriment, donc, de Puma. Ce changement sera effectif à partir du 19 décembre.
Comme les indices parisiens, la composition du DAX 40 est réexaminée tous les trimestres, notamment sur la base de la capitalisation boursière du flottant des titres.
Une belle surperformance
"Notre entrée rapide dans le DAX met en évidence deux choses. Premièrement: notre modèle économique est solide et attrayant pour les investisseurs, même dans un environnement difficile. Deuxièmement: notre définition du luxe moderne est convaincante, en mettant l'accent sur la durabilité et en assumant notre responsabilité sociale", a déclaré dans un communiqué Lutz Meschke, président délégué du directoire de Porsche et directeur financier et informatique.
L'arrivée de Porsche dans le DAX 40 va renforcer le poids du secteur automobile dans l'indice de référence de la première économie européenne qui compte déjà Volkswagen, Mercedes-Benz, BMW, Daimler Truck, le fabricant de pneus Continental et la holding Porsche SE par le biais de laquelle les descendants du fondateur Ferdinand Porsche contrôlent à la fois le constructeur de voitures de sport et sa société mère Volkswagen.
Cette entrée dans l’élite boursière allemande survient moins de trois mois après l’entrée en Bourse de Porsche AG. Introduite à 82,5 euros l’action, le constructeur a depuis négocié avec succès ses premiers virages boursiers et évolue désormais à 105,9 euros. Soit une progression de 28%, bien plus que celle de Volkswagen (+7%) et de BMW (+24%) sur la même période.
Puma ne rugit plus
"L’introduction en Bourse a donné aux investisseurs la chance de participer à l’histoire d’une entreprise automobile de luxe moderne avec de superbes fondamentaux mais qui bénéficie pour autant d’un potentiel de hausse substantiel grâce à une tarification bien adaptée (notamment le Macan) et à son merchandising / ses licences", a souligné Deutsche Bank dans une récente note. L’établissement allemand conseille la valeur à l’achat avec un objectif de cours à 115 euros.
La banque allemande apprécie en outre le virage vers l’électrique pris par la société avec le lancement réussi d’un premier modèle de référence, le Taycan, en 2020. Le groupe vise 50% de véhicules électrifiés (hybrides rechargeables et automobiles à batteries) dans ses ventes en 2025 puis 80% de véhicules purement électriques en 2030.
Puma de son côté ne rugit guère, avec une chute de son cours de Bourse de 56% depuis le début de l’année. L’ensemble du secteur est pénalisé par les craintes liées à l’inflation ainsi que l’accumulation des stocks due à une amélioration brutale de la chaîne logistique. La société a perdu le mois dernier son directeur général, Bjorn Gulden, parti remettre Adidas en selle. Il a depuis été remplacé par Arne Freundt, un quadragénaire qui a passé les dix dernières années de sa carrière chez Puma. Puma ne pèse ainsi plus que 7,4 milliards d'euros en Bourse, contre près de 100 milliards d'euros pour Porsche AG.
