par Tamara Walid
DUBAI (Reuters) - Accor prévoit de réserver 100 millions d'euros pour financer d'éventuels rachats d'hôtels mis en vente en raison de la crise, déclare Jacques Stern, le directeur général délégué du groupe en charge des finances, de la stratégie et du développement, lors d'un entretien accordé à Reuters.
Il a ajouté que le chiffre d'affaires de l'activité d'hôtellerie du groupe serait, au deuxième trimestre, proche de celui des trois premiers mois de l'année.
"Au premier trimestre, nous étions en baisse de 8% à périmètre comparable. Nous allons certainement enregistrer une certaine baisse de la marge. Le deuxième trimestre sera plus ou moins du même ordre", a-t-il dit.
Le 16 avril, Accor a publié un chiffre d'affaires trimestriel total en baisse de 9,6% (-5,8% à données comparables), le recul ressortant à 7,8% pour l'activité de l'hôtellerie (-8,7% en comparable).
Le groupe a alors présenté de nouvelles mesures d'économies, en réduisant notamment de 175 millions d'euros les investissements annuels de rénovation pour 2009 et 2010.
Dimanche, lors de l'Arabian Hotel Investment Conference, Stern a évoqué des opportunités d'acquisitions au cours des 12 à 24 prochains mois.
"En termes de capex (investissement en capital) de développement, nous pourrions consacrer un montant de 400 millions d'euros par an à la croissance et, sur cette enveloppe, nous engagerions environ 100 millions d'euros dans des acquisitions d'hôtels", a-t-il expliqué à Reuters.
"Cela dépendra des opportunités sur le marché", a-t-il ajouté, assurant que le groupe était prêt à attendre que la crise fasse émerger de telles opportunités.
SITUATION FINANCIÈRE SOLIDE
Il a dit n'avoir observé pour l'instant aucune reprise du marché hôtelier mondial et ajouté qu'il était encore trop tôt pour dire si celui-ci avait atteint son point bas.
Les Etats-Unis restent dans une situation "mauvaise" même si certains signes de stabilisation sont perceptibles, a-t-il estimé.
"Le marché (américain) est en baisse d'environ 12% pour les hôtels économiques, 15% pour le milieu de gamme et entre 20% et 25% pour les hôtels haut de gamme en terme de revPAR (chiffre d'affaires par chambre disponible). Il n'y pas de dégradation, on est en phase de stabilisation", a-t-il dit.
En Europe, la situation est un peu meilleure, les enseignes économiques, comme Ibis, faisant preuve d'une certaine résistance, a-t-il poursuivi.
Accor prévoit d'ouvrir environ 30.000 chambres cette année, dont plus de 40% en Asie-Pacifique, a-t-il aussi expliqué.
En Chine, le groupe dispose déjà de quelque 25 hôtels Ibis et prévoit d'en ouvrir 20 autres cette année. "Le rythme de développement d'Ibis en Chine sera d'environ 10 nouvelles unités par an au cours des prochaines années", a précisé Stern.
Il a expliqué que l'émission obligataire de 600 millions d'euros réalisée par le groupe le mois dernier contribuerait à financer son développement.
"A un moment où il est très difficile d'aller sur le marché et de lever de la dette, ce sera une bonne chose de disposer de cela à l'avenir, pour poursuivre les projets de croissance que nous avons lancés il y a quelques années", a-t-il dit.
Il a assuré que la situation financière d'Accor était solide, avec un endettement inférieur à 1,1 milliard d'euros et des lignes de crédit non utilisées de 2,1 milliards. "Nous avons donc la capacité financière pour agir si nous le souhaitons."
Version française Marc Angrand
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