(BFM Bourse) - Le groupe confirme viser le milliard d'euros de revenus en 2024 après avoir publié des comptes 2023 supérieurs aux attentes. L'ex-SES-imagotag a dévoilé une génération de trésorerie positive, ce qui lui permet de réactiver sa politique de retour aux actionnaires en sommeil depuis plus d'une décennie.

Vusion Group, le nouveau nom de SES-imagotag depuis janvier dernier, a pris l'initiative d'avancer à mercredi soir la publication de ses comptes annuels, initialement prévue le lendemain soir, soit une veille d'un jour fermé à la Bourse de Paris (Vendredi Saint).

Ce décalage d'un jour est plutôt annonciateur de bonnes nouvelles. Effectivement, le numéro un mondial des solutions digitales pour le commerce physique a livré "de solides résultats 2023" pour reprendre l'analyse de la banque Stifel. Ces résultats supérieurs aux attentes illustrent les derniers succès commerciaux décrochés aux Etats-Unis, et notamment son contrat historique avec Walmart en avril 2023.

A la Bourse de Paris, Vusion Group est à la fête. En tête du SBF 120, le titre du numéro un mondial des solutions digitales pour le commerce physique flambe de 17,3% à 150,60 euros, vers 12h50.

En 2023 donc, Vusion Group a dévoilé un résultat brut d'exploitation (Ebitda) en forte hausse de 80% sur un an, à 106 millions d'euros en données ajustées contre 58,6 millions d'euros un auparavant. Surtout ce niveau d'Ebitda est supérieur de 6 à 7% aux attentes de Stifel qui tablait sur un indicateur à 100 millions d'euros et du consensus cité par le bureau d'études (99 millions d'euros).

La marge correspondante s'inscrit elle aussi en hausse, celle-ci s’établit à 12,8% d'un chiffre d’affaires déjà publié en hausse de 29% à 802 millions d'euros. En 2022, la marge d'Ebitda ressortait à 9,4%, soit une augmentation de 3,4 points en un an.

Premier dividende depuis 2012

Vusion Group attribue cette amélioration de sa rentabilité à une progression du taux de marge sur coûts variables à 25,2% à fin décembre 2023 contre 21,2% en 2022. La société a profité d’un retour à la normale des prix des composants électroniques et des coûts de fabrication, ce qui a permis d'augmenter les marges dégagées par la vente des étiquettes électroniques.

Sur les services à valeur ajoutée (logiciels, services et solutions hors étiquettes électroniques), la société a bénéficié d'une augmentation des volumes d’achats et d'une amélioration de son portefeuille de solutions à valeur ajoutée avec les acquisitions de Belive et de Memory en début d'année 2023.

Un peu plus bas dans les comptes, le bénéfice net ajusté est en forte hausse à 79,6 millions d'euros. Surtout, le groupe français a fait état d'un flux de trésorerie libre positif sur l'année 2023, à 157,4 millions d'euros contre -24,7 millions d'euros l'an passé, à la faveur d'importants acomptes perçus de Walmart, précise Stifel.

Là aussi, le free cash flow ressort supérieur au consensus cité par Oddo BHF à 68 millions d'euros. L'évolution du free cash flow est un "facteur de satisfaction", apprécie aussi le bureau d'études.

L'année 2023 se termine pour Vusion Group avec une position de trésorerie nette positive de +27,3 millions d'euros soit une amélioration de 67,7 millions d'euros par rapport à la position de dette nette de -40,5 millions d'euros à fin 2022.

La société va ainsi proposer le versement d'un dividende de 0,30 euro au titre de l'année 2023. Si ce montant paraît anecdotique, il est surtout porteur d'un symbole fort. Il s'agit du premier dividende versé par la société depuis 2012, soit depuis l'arrivée de Thierry Gadou aux manettes de l'entreprise. La dernière trace d'un retour aux actionnaires remonte à fin juin 2012, avec un dividende de 0,5 euro versé au titre de l'année 2011. La société s'appelait alors à l'époque Store Electronic Systems.

"Nous sommes très heureux de pouvoir inaugurer cette pratique et comptons la pérenniser dans le temps", déclare Thierry Gadou dans un communiqué.

"En ce sens, le dividende est symbolique mais pour autant révélateur de l’évolution du groupe vers un modèle désormais rentable et surtout générateur de cash", apprécie pour sa part Oddo BHF.

Des prévisions "solides"

Pour l’année 2024, Vusion Group anticipe la poursuite d’une forte croissance notamment tirée par l’accélération de son activité aux Etats-Unis, ainsi qu’une augmentation de sa rentabilité.

Le groupe ambitionne toujours de franchir en 2024 le cap du milliard d'euros de chiffre d'affaires, sur la base "d'un carnet de commandes à un plus haut historique". Stifel indique que cet objectif correspond à une croissance de +24%, et précise "que le chiffre d'affaires aux Etats-Unis devrait être multiplié par trois".

"Les Etats-Unis vont sans surprise tirer la croissance et compenser la fin du déploiement Lidl sur la zone EMEA (attendue en baisse en 2024)" (autrement dit la zone Europe, Moyen-Orient et Afrique), avance Oddo BHF.

Vusion Group anticipe une croissance robuste des prises de commandes en 2024. Enfin, le groupe vise la poursuite de l'amélioration de sa rentabilité avec une marge d'Ebitda ajusté attendue en croissance de 0,5 à 1 point de pourcentage en 2024. Ce qui traduit, selon Stifel, une marge d'environ 14% (contre 13,2% en 2023), et donc un Ebitda d'environ 140 millions d'euros en ligne avec le consensus".

Pour 2024, Oddo BHF table pour sa part sur un chiffre d'affaires de 1,025 milliard d'euros (soit une hausse de 28% sur un an) pour un Ebitda ajusté de 143 millions d'euros traduisant une marge de 14%".

Vusion Group vise aussi un cash-flow "toujours positif", et se dit confiant dans le financement de son plan stratégique Vusion-27.

"Pour la première fois de son histoire, l'entreprise a publié des prévisions très détaillées pour 2024, offrant ainsi une très grande visibilité pour l'année à venir", apprécie Stifel, qui reste à l'achat sur le dossier avec un objectif de 190 euros.

Oddo note aussi cet effort, puisqu’ici "Vusion ne s’engageait pas en début d’exercice sur un objectif d’Ebitda, ce qui témoigne d’une très bonne visibilité sur l’activité et aussi de davantage de maturité dans le business model". Le bureau d'études a relevé son cours cible à 185 euros contre 173 euros précédemment, et a aussi reconduit son opinion à surperformance.