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Vivendi : Lagardère, Bolloré, Telecom Italia... Les trois dossiers chauds pour Vivendi et son avenir boursier

samedi 11 mars 2023 à 12h00
Vivendi est pris dans de nombreux dossiers

(BFM Bourse) - Le groupe travaille actuellement à la finalisation du rachat de Lagardère en vendant Editis et sera "un investisseur actif" de Telecom Italia. Par ailleurs, le groupe Bolloré devrait dépasser le seuil de 30% du capital du groupe au second semestre, alimentant la spéculation autour d'une possible offre publique.

"L'année de la vie dangereuse". Voilà comment la banque Barclays a titré sa dernière note de recherche sur le groupe de médias Vivendi, à la suite de la publication de ses résultats annuels.

L'établissement britannique fait référence à plusieurs feuilletons qui pourraient fortement bouger dans les mois à venir pour le groupe, et représenteraient autant d'opportunités à double tranchant. La direction de Vivendi est d'ailleurs revenue sur ces dossiers très importants, au point qu'ils en éclipsent les performances opérationnelles de la société. Tour d'horizon.

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1) Le dossier du rachat de Lagardère

Ce sujet est étroitement lié à celui de la vente de l'éditeur Editis. Pour rappel, Vivendi a lancé une offre publique d'achat (OPA) sur Lagardère en avril dernier. Si Vivendi a déjà obtenu plus de 57% du groupe dirigé par Arnaud Lagardère, le projet d'acquisition s'est sans trop de surprise heurté à Bruxelles. La Commission européenne a ouvert en novembre une enquête approfondie, car cette opération aboutirait théoriquement au mariage de deux grands éditeurs, à savoir Hachette (Lagardère) et Editis (Vivendi). Bruxelles redoute plusieurs problèmes de concurrence, en matière d'achats de droits d'auteur, de distribution, de ventes aux détaillants de livres en français, ainsi que sur la vente de magazines "people".

Pour apaiser les craintes de la Commission européenne, Vivendi a prévu de se défausser d'Editis via une "cotation-distribution", en cotant l'éditeur sur Euronext Paris via une distribution à ses actionnaires. Dans ce projet, le groupe Bolloré, qui possède un peu moins de 30% du capital de Vivendi, céderait la participation qui lui reviendrait dans Editis de sorte à doter la société d'un noyau actionnarial de référence. Sur ce dernier point, Arnaud de Puyfontaine, le président du directoire de Vivendi, a indiqué jeudi soir que le groupe était en contact avec trois repreneurs "solides".

Toutefois, Bruxelles ne semble pas très friand de ce schéma de "cotation-distribution". Selon La lettre A, la Commission européenne aurait, dans un document confidentiel, retoqué ce montage.

Sans faire référence à ces informations – que Vivendi ne commente pas – Arnaud de Puyfontaine a expliqué que son groupe avait reçu une déclaration de griefs de Bruxelles. Le dirigeant a expliqué que l'objectif "ultime" du groupe était de finaliser le rachat de Lagardère et qu'en conséquence la société travaillait sur "différentes alternatives possibles".

La cession d'Editis pourrait donc s'opérer sous une autre forme pour convaincre la Commission, comme par exemple une vente à 100%. Vivendi soumettra de nouvelles propositions de "remèdes" (les concessions) à Bruxelles à la mi-mars et Arnaud de Puyfontaine a indiqué que la Commission devrait rendre son verdict d'ici à la fin mai.

Deutsche Bank a jugé "rassurantes" les déclarations de la direction de Vivendi sur ce dossier. Barclays estime de son côté qu'il est "clair" que Vivendi est prêt à faire davantage de concessions et considère que le supposé refus de Bruxelles du schéma de "distribution-cotation" constitue un point positif pour les actionnaires du groupe. Ce car ce montage est "loin d'être optimal" pour les porteurs de Vivendi, avec des taxes à payer sur la distribution d'actions Editis, ainsi qu'une décote de liquidité qui pénaliserait l'éditeur en Bourse, en raison d'un flottant limité.

2) Quelles intentions pour le groupe Bolloré?

Le groupe Bolloré, propriété du milliardaire Vincent Bolloré, détient actuellement environ 29,6% de Vivendi. Mais cette participation va automatiquement progresser avec les annulations d'actions que la société compte effectuer. Vivendi possède actuellement environ 7% de ses propres actions, soit 78,19 millions de titres, et doit en annuler au total 42 millions au second semestre 2023 dont 37 millions au mois de septembre, a indiqué le directeur financier, François Laroze.

La conséquence est qu'en septembre, la participation du groupe Bolloré devrait dépasser 30%, seuil à partir duquel un actionnaire a l'obligation de déposer une offre publique d'achat (OPA). "Ils sont parfaitement conscients de ce chiffre et connaissent l'impact de ces annulations", a expliqué François Laroze.

Toute la question est donc de savoir ce que compte faire le groupe Bolloré. Contacté, un porte-parole de l'entreprise n'a pas répondu à une demande de commentaire. La direction de Vivendi ne s'est, elle, logiquement pas exprimé sur les intentions de son premier actionnaire.

Plusieurs analystes, comme Deutsche Bank et UBS, considèrent qu'une OPA de Bolloré constituerait un catalyseur important pour l'action. Un intermédiaire financier basé à Paris rappelle que le groupe Bolloré s'était par le passé engagé à ne pas demander de dérogation auprès de l'Autorité des marchés financiers à l'obligation de lancer une OPA. Cet intermédiaire souligne également que le groupe Bolloré dispose de moyens financiers importants, la société ayant finalisé en décembre la vente de Bolloré Africa Logistics pour une valeur d'entreprise de 5,7 milliards d'euros à l'italien MSC.

Reste que le groupe Bolloré peut aussi, comme le souligne Barclays, très bien décider de tout simplement vendre des actions pour rester sous la barre des 30%.

3) La saga Telecom Italia

Vivendi est le premier actionnaire de l'opérateur télécoms transalpin, avec une participation de 23,75%. Or depuis plus d'un an, l'Etat italien a pour projet de créer un réseau unique de téléphonie fixe. L'idée est globalement de rapprocher celui de Telecom Italia (TIM) avec le réseau de la société parapublique Open Fiber, détenue à 60% par la Caisse des dépôts italienne (CDP) et à 40% par la société australienne d'investissements Macquarie. Le tout en associant le fonds KKR, qui avait par le passé voulu racheter la totalité de TIM et possède une participation de 37,5% dans FiberCop, le gestionnaire du réseau de TIM. Mais comme le soulignent Les Echos ce projet divise le gouvernement de la présidente du Conseil italien, Giorgia Meloni, et un premier projet a été bloqué en novembre.

Vivendi a affiché sa volonté de dialoguer avec le gouvernement et a mené en ce sens des discussions qualifiée là encore de "constructive" avec Rome.

En janvier, Arnaud de Puyfontaine, membre du conseil d'administration de TIM en tant que représentant de Vivendi, a quitté son siège. Le dirigeant a expliqué jeudi soir que cette décision devait lui permettre d'avoir "une liberté totale d'action" pour défendre les intérêts du groupe français dans ce dossier long et complexe. En quittant la société, le dirigeant s'est de fait autorisé à parler librement de la situation chez TIM sans être tenu par la confidentialité des discussions du conseil d'administration.

Peu de temps après son départ du conseil, KKR a soumis une offre début février pour racheter Netco, société qui regroupe le réseau fixe de TIM et sa participation dans la société de câbles sous-marin Sparkle. Début mars, ce sont Macquarie et CDP qui ont dégainé soumettant à leur tour une proposition pour racheter NetCo.

Aucun montant sur ces offres n'a circulé, mais des chiffres de 18 milliards d'euros à plus de 20 milliards d'euros sont cités par Reuters et l'AFP. Arnaud de Puyfontaine a expliqué jeudi soir aux analystes que ces sommes qui circulaient dans la presse ne satisfaisaient pas Vivendi et ne reconnaissaient pas "la réelle valeur intrinsèque" des actifs de Tim. Il a assuré que Vivendi resterait "un actionnaire très actif" de TIM.

Le groupe entend donc faire entendre sa voix pour maximiser la valeur de TIM dans ce dossier. Selon plusieurs médias, Vivendi valorise à 31 milliards d'euros les actifs de NetCo, dette incluse.

Même si ce n'est pas le scénario vers lequel le groupe semble s'orienter, Barclays estime que vendre sa participation dans TIM permettrait à Vivendi de réduire grandement sa décote de holding (la différence entre la valeur en Bourse d'une société et celle de la somme de ses participations) qu'elle estime à 40%...

Julien Marion - ©2023 BFM Bourse
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