PARIS (Reuters) - L'action Thomson s'est adjugée lundi près de 20% en Bourse, la montée au capital de la Société générale, qui est aussi l'un de ses créanciers, ravivant l'intérêt sur le titre.

Le fournisseur d'équipements et de services pour la télévision, le cinéma et la publicité a confirmé lors de la présentation de ses résultats annuels le 10 mars qu'il discutait avec ses principaux créanciers et des investisseurs potentiels sur l'amélioration de son bilan.

Il a également réaffirmé à cette occasion que deux clauses conventionnelles liées à certains financements n'avaient pas été respectées et que leur niveau serait précisé d'ici la fin avril.

Selon un avis de l'Autorité des marchés financiers datant du 20 mars, la Société générale est montée à 9,07% du capital et des droits de vote de Thomson à la suite d'achats d'actions les 12 et 13 mars, dans le cadre de ses activités de trading.

"L'augmentation de la participation de la Société générale contribue à relancer les spéculations sur Thomson", a estimé un analyste.

Le titre a clôturé lundi en hausse de 19,65% à 0,688 euro, après un pic à 0,694 euro. Le volume d'échange observé a représenté ce jour quatre fois la moyenne quotidienne sur le titre depuis 90 jours, contre 112% sur l'indice SBF 120.

L'action, en baisse de 40% depuis le début de l'année, a toutefois repris 90,5% de sa valeur depuis son plus bas historique touché le 17 mars dernier. Elle s'est montrée très volatile ces derniers jours, au gré d'importants mouvements de ventes et d'achats de titres.

"Ces franchissements de seuil sont liés à des achats dans le cadre habituel de nos activités de trading", a assuré lundi une porte-parole de la Société générale.

ÉCHÉANCES CLÉS À VENIR SUR LA DETTE

"Ces achats n'ont rien à voir avec la restructuration de la dette de Thomson", a toutefois indiqué une source proche du dossier.

Une porte-parole de Thomson n'a pas, de son côté, souhaité faire de commentaires sur l'avancée des discussions avec les créanciers.

Thomson, qui a accusé une perte nette de 1,9 milliard d'euros en 2008, affiche une dette financière nette de 2,1 milliards d'euros. Sa trésorerie ressort à 769 millions d'euros, au-dessus du niveau de quelque 250 millions d'euros qu'il estime nécessaire pour ses besoins courants.

Le groupe devra faire face à une échéance clé de 1,449 milliard d'euros en 2012, dont 1,394 milliard au sein d'un prêt syndiqué.

Thomson estime qu'il ne devrait pas respecter le covenant selon lequel son ratio dette nette sur capitaux propres au 31 décembre 2008 ne doit pas excéder un, ainsi que celui prévoyant que le ratio résultat des activités poursuivies avant charges de restructurations, charges financières et impôts sur charges d'intérêts nets ajustés doit être au moins égal à trois.

Le directeur général de Thomson Frédéric Rose a expliqué que les discussions avec les créanciers comprenaient plusieurs options, dont un échange de dette contre fonds propres, et qu'un éventuel recours au Fonds stratégique d'investissement (FSI) ou des fonds privés n'interviendrait que dans une deuxième phase.

Thomson a également indiqué qu'il espérait conclure d'ici la fin de l'année la vente d'actifs non stratégiques représentant 1,1 milliard d'euros de chiffre d'affaires et qu'il avait engagé des mesures d'économies portant sur environ 120 millions d'euros par an, avec un plein effet prévu pour 2011.

Dominique Vidalon et Cyril Altmeyer, avec la contribution de Matthieu Protard et de Blaise Robinson, édité par Jacques Poznanski

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