(BFM Bourse) - Tout juste à l'équilibre en 2007 (-23 millions d'euros), le résultat net part du groupe de Thomson a plongé dans le rouge en 2008 à -1930 millions d'euros. Ce repli reflète d'abord la chute de l'EBIT des opérations poursuivies, passé de 380 millions d'euros en 2007 à -1303 millions d'euros en 2008, sous l'effet essentiellement de dépréciations d'actifs et de survaleur, et de charges de restructurations pour un montant de 1459 millions d'euros.
Il s'explique aussi par une hausse des charges financières (396 millions d'euros par rapport à 103 millions d'euros en 2007), principalement due à l'impact de la revalorisation à la baisse de la participation financière du Groupe dans Videocon, et à une charge d'impôts plus élevée (106 millions d'euros par rapport à 27 millions d'euros en 2007).
Le groupe confirme surtout l'extrême fragilité de sa situation financière. Thomson a généré un flux de trésorerie d'exploitation négatif de -591 millions d'euros pour l'ensemble de l'année 2008 et sa dette financière nette s'élèvait à 2,1 milliards d'euros à la fin de l'année 2008, alors que ses capitaux propres étaient négatifs à hauteur de -134 millions d'euros (contre 2 055 millions d'euros en 2007).
Dans ces conditions, c'est sans surprise que le conseil propose de ne pas verser de dividende au titre de l'exercice 2008.
Thomson confirme aussi qu'il ne respectera pas les clauses conventionnelles (covenants) liées à sa dette lorsque ses comptes consolidés certifiés seront disponibles, au plus tard à la fin du mois d'avril 2009. Les placements privés obligataires du groupe comportent deux clauses : le ratio dette nette sur capitaux propres au 31 décembre 2008 ne doit pas excéder un et le ratio résultat des activités poursuivies avant charges de restructurations, charges financières et impôts sur charges d'intérêts nets ajustés doit être au moins égal à trois.
Mais la société prévient qu' « il est vraisemblable qu'[elle] ne respectera pas non plus certaines limitations relatives au montant de l'endettement garanti par des sûretés consenties par le Groupe et au montant de l'endettement des filiales, qui figurent dans le contrat de crédit syndiqué et les placements privés obligataires et qui sont également déterminées par référence au montant des capitaux propres du Groupe au 31 décembre 2008 ».
Thomson rappelle avoir présenté son orientation stratégique à ses principaux créanciers et à des investisseurs potentiels et a entamé un dialogue sur la structure de son bilan, le niveau de son endettement et les moyens d'empêcher la déchéance du terme de la dette non subordonnée du groupe. Mais l'entreprise prévient qu' « il n'est pas possible à ce stade de prévoir l'issue de ce dialogue ».
« Nous poursuivons activement des discussions constructives avec nos créanciers, dans l'intérêt de l'ensemble des parties prenantes. », déclare Frédéric Rose, Directeur-général de Thomson.
Recevez toutes les infos sur VANTIVA en temps réel :
Par « push » sur votre mobile grâce à l’application BFM Bourse
Par email