(BFM Bourse) - Le bureau d'études de la banque britannique a revu en hausse ses projections de bénéfices pour le secteur européen des producteurs de pétrole, anticipant une croissance de 25% supérieure au consensus en moyenne à la faveur d'un maintien à haut niveau des cours pétroliers.
La saison des publications du troisième trimestre pour les majors européens du pétrole n'est plus très loin, le portugais Galp ouvrant les débats le 25 octobre, quelques jours avant le français Total Energies le 28. Et il faut s'attendre à un nouveau trimestre de résultats robuste de la part des principaux acteurs européens du secteur, anticipe Barclays, étant donné l'effet évident du renchérissement des cours du pétrole et du gaz, mais également grâce au redressement des marges de raffinage. Les analystes de la banque britannique anticipent ainsi une accélération moyenne de 14% des bénéfices par rapport au deuxième trimestre, permettant d'effacer les pertes observées l'an dernier à la même époque.
Se tournant vers 2022, le bureau d'études s'attend à des conditions de marché favorables pour les producteurs. Un déficit persistant en matière d'offre aboutit à un marché de plus en plus tendu, alors que les réserves des pays de l'OCDE devraient tomber d'ici la fin de l'année à leur niveau le plus bas (en termes de couverture de la demande) depuis des décennies. Dans ce cadre, Barclays s'attend à ce que les cours demeurent fermes, et relève de 60 à 70 dollars le baril sa prévision pour l'an prochain (sa prévision de long terme, que ses analystes utilisent pour calculer la valeur actualisée des exploitants, demeurant inchangée à 60 dollars).
Du côté du gaz naturel, le niveau déprimé des stocks et le maintien d'une forte demande de GNL de la part de l'Asie (notamment en vue des Jeux olympiques d'hiver de Pékin du 4 au 20 février) suggère que la cherté actuelle est là pour durer, au moins les mois d'hiver. La production européenne est en effet en repli de 15% depuis le début de l'année et le montant des importations demeure inférieur à la moyenne (même si après de gros travaux de maintenance certains approvisionnements sont en voie de rétablissement).
Dans ce contexte, Barclays revoit lundi en hausse ses objectifs pour Eni, Equinor, OMV, Repsol, Royal Dutch Shell, TotalEnergies et BP. Parmi ceux-ci, le bureau d'études prône de surpondérer les trois derniers, visant dorénavant 22,50 euros sur l'anglo-néerlandais, 55 euros sur le français et 5 euros sur le britannique. Concernant TotalEnergies plus particulièrement, Barclays anticipe un bénéfice net de 4,365 milliards de dollars au troisième trimestre, et jusqu'à 7,583 milliards de cash-flows opérationnels. De quoi financer vraisemblablement 1,5 milliard de dollars de rachats d'actions supplémentaires, selon les analystes.
En parallèle les marges de raffinage se sont redressées plus rapidement qu'attendu, l'indicateur phare des marges pour l'Europe du nord-ouest étant redevenu positif (1,1 dollar par baril, contre une perte de 0,6 dollar au deuxième trimestre) au deuxième trimestre, pour la première fois depuis 18 mois, et le mouvement apparaît se poursuivre à l'heure actuelle.
Ces éléments s'additionnent pour tirer à la hausse les free cash-flows de l'industrie, une manne qui devrait se traduire par une poursuite du désendettement et une accélération des rachats d'actions.
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