Thomson, otage de la sophistication financière
Bertille Bayart
21/10/2009 | Mise à jour : 19:30
La restructuration de la dette du groupe attend les résultats d'une opération inédite sur des
produits dérivés.
Décidément, la banque de papa appartient au passé. La sophistication financière, qui a
incontestablement permis à un plus grand nombre d'entreprises d'accéder aux financements, crée,
avec la crise, des situations incroyablement complexes. Thomson, engagé depuis le début de
l'année dans la renégociation de ses 2,84 milliards d'euros de dette, en fait en ce moment
l'expérience.
Le groupe français a le «privilège» de faire l'objet d'une première mondiale : il étrenne
une toute nouvelle procédure, mise en place par les professionnels des produits dérivés et
joliment baptisée Small Bang Protocol. Car, les difficultés de Thomson n'étant pas nouvelles, sa
situation financière a suscité une spéculation intense et l'émission d'un volume estimé à 60
milliards d'euros (en valeur brute) de credit default swaps (CDS), des produits dérivés qui
assurent leur porteur contre une défaillance de la société.
À la demande d'un investisseur, la profession a déclaré que l'accord de restructuration de sa
dette bouclé par Thomson fin juillet était un «événement de crédit», activant les CDS. Ce
jeudi, les porteurs de CDS et ceux qui les leur ont vendus confronteront leurs estimations de la
valeur de ces titres, dans le cadre d'un processus d'enchères inédit. Mais, s'agissant d'une
première, personne ne se risque à pronostiquer un résultat.
Aréopages diversifiés
Dans le meilleur des cas, indique une source proche du dossier, les CDS seront «purgés» car ils
auront tous été apportés à l'enchère. Cette hypothèse favorable aurait un grand mérite :
Thomson saurait enfin à qui il a affaire. Car, dans le cadre de la restructuration de sa dette, le
groupe avait face à lui des créanciers classiques - typiquement des banques qui lui ont prêté de
l'argent et pour lesquelles un défaut de paiement se traduit immédiatement par une perte - et des
créanciers en fait désintéressés parce que leur créance était couverte par des CDS. Si les
produits dérivés sont effectivement purgés, Thomson n'aura plus comme interlocuteurs que les
véritables porteurs de sa dette, exposés à son risque de crédit. Dès lors, la signature
définitive de l'accord de restructuration ne devrait pas poser trop de difficultés.
Le cas Thomson, largement commenté dans le petit cercle des professionnels du crédit et des
dérivés, témoigne de la façon dont les restructurations financières ont évolué ces dernières
années. Le cas d'une entreprise s'asseyant à la table des négociations face aux représentants
d'un syndicat bancaire est devenu théorique. En pratique, les groupes débiteurs se frottent à
des aréopages diversifiés. Les porteurs d'obligations et les banques ne sont plus les seuls
créanciers, puisque les uns et les autres sont susceptibles d'avoir revendu leurs créances,
notamment à des hedge funds et le cas échéant à un prix décoté. Dès lors, autour de la table,
tout le monde n'a pas le même prix de revient, ce qui peut induire un prix différent. Pis, par le
jeu des CDS, certains créanciers sont immunisés… Dans certains cas, ils ont même
financièrement intérêt à ce que la société dépose le bilan ! Une telle complexité présente
le risque de ralentir le processus, alors même que le temps est toujours un facteur clef du succès
des opérations de restructuration financière.
» Thomson reporte son AG extraordinaire
PLUS:Thomson sur la sellette
Richard Barley
THE WALL STREET JOURNAL
PARIS (Dow Jones)--Exercer ou ne pas exercer ses CDS ? C'est ce que les détenteurs de
credit-default swaps, ces instruments de couverture sur une défaillance de la dette de Thomson
doivent décider.
La réponse à cette question est d'importance pour le groupe français d'électronique et de
traitement de l'image vidéo, qui cherche à restructurer 2,8 milliards d'euros de dettes. Mais
elle a également des implications pour le marché des CDS européen.
Contrairement à ce qui peut se passer dans le cas d'une faillite, les détenteurs de CDS ont le
choix en cas de restructuration de la dette. Ils peuvent exercer leurs options, ce qui contraint
l'émetteur des CDS à leur rembourser la dette du groupe. Ou bien les conserver, ce qui signifie
que leurs CDS couvriront la nouvelle dette restructurée de l'entreprise.
Les propriétaires de ces dérivés de crédit doivent déterminer laquelle de ces deux options leur
sera la plus profitable, en fonction du prix auquel ils ont acheté leur protection, de
l'échéance du contrat et du montant de la compensation.
Le problème est que cette dernière dépend de la valeur de la dette sous-jacente, qui est
calculée selon un système d'enchères assez complexe. La plupart de ces contrats de swap se
concluent par un règlement physique de la dette.
Mais dans le cas de Thomson, l'offre de dette pourrait en fait être insuffisante parce que la
majorité de ses créanciers ayant déjà accepté la restructuration, ils ne peuvent pas contribuer
aux enchères. Ce qui pourrait comprimer le prix de la dette et réduire le montant de la
compensation.
Le problème est d'autant plus aigu pour Thomson que le groupe ne saura vraiment qui sont ses
créanciers qu'au terme du processus d'enchères. Ce qui, en attendant, l'empêche de poursuivre
la restructuration de sa dette.
Le cas de Thomson est particulièrement suivi parce que c'est la première fois que le marché
européen des swaps est confronté à une restructuration de cette ampleur.
Aux Etats-Unis, la question ne se pose pas. Les entreprises se placent sous la protection du
chapitre 11 de la loi sur les faillites, ce qui entraîne automatiquement l'exercice des CDS et
rend inutile ce genre de clause de restructuration.
En Europe, les autorités de régulation bancaire estiment que le fait que les swaps soient des
instruments de couverture rend nécessaire un mécanisme de restructuration.
Mais le cas de Thomson pourrait les contraindre à repenser le système européen.
- Richard Barley, The Wall Street Journal
Je partage ton avis, je vais solder TMS, j'ai un pru à 1.38
Le risque est trop partagé, et j'en ai bcp en portefeuille.
Actuellement sur bourse direct,le prix d'ouverture est de 1.26.... sur tms
TEQUILA20a écrit : Actuellement sur bourse direct,le prix d'ouverture est de
1.26.... sur tms
tms 1,23 a l'ouverture je pense
lisez l'article de trading sat
aujourdhui n'ets rien pour thomson
le up va venir du soutien reel des creancier
c'ets la que thomson va flambée, des que la restructuration d ela dette sera realisé et sur .
thomson est descendu de 13 euros a 0,33 sur une peur de la faillite.
si l'action rescend sur ses plus bas , on pourra la reprendre laissez faire
Je suis d'accord avec toi,
Jacques à raison... pour une société qui était censé faire faillite à la fin de l'année...
elle signe contrat sur contrat (voir aujourd'hui).
on entrevois , et cela sera une premiere europeene , thomson est soumis a la decision cds de ses
creances
le gourvenement fera en sorte que cette entreprise soit sauvé
fin octobre date de la decision la valeur va etre plus que recherché
pour ceux qui n'ont pas vendu hier, c'est le moyen de recuperer la moins value