par Matthias Blamont
FARNBOROUGH (Angleterre) (Reuters) - Thales annonce l'augmentation prochaine de sa contribution au programme A350 XWB d'Airbus, confirme ses prévisions de résultats pour 2008 et se déclare confiant dans ses perspectives de développement, notamment aux Etats-Unis, premier marché mondial de la défense.
"Nous avons des positions très intéressantes sur l'A350. Nous ne les avons pas encore toutes mentionnées mais nous allons augmenter de manière significative notre présence et nous aurons une position très importante sur cet avion", a déclaré François Quentin, directeur des activités aéronautiques du spécialiste de l'électronique de défense et de sécurité, au cours d'un déjeuner de presse au salon aéronautique de Farnborough.
Denis Ranque, P-DG du groupe, a ajouté que des annonces sur le sujet interviendraient "en septembre".
L'A350 XWB (Extra Wide Body) est le futur long courrier moyen porteur d'Airbus, la principale filiale du groupe européen d'aéronautique et de défense EADS. Avec une entrée en service prévue pour 2013, l'appareil a déjà enregistré un nombre important de commandes et viendra concurrencer le futur 787 Dreamliner de l'américain Boeing.
Thales collabore sur plusieurs familles d'avions Airbus. Sur l'A350, il a déjà remporté des lots sur le cockpit, l'électronique modulaire, le système de navigation et la gestion des portes.
Denis Ranque a expliqué que son entreprise pourrait renforcer sa participation sur l'"avionique" et les systèmes embarqués. En début d'année, il indiquait que les contrats déjà obtenus par son groupe représentaient 2,2 milliards d'euros de chiffre d'affaires sur les 20 premières années du programme
A350.
Le dirigeant a par ailleurs assuré qu'il espérait parvenir à un accord sur le rachat du site d'Airbus à Laupheim (Allemagne) avec son partenaire Diehl Aerospace, vendu dans le cadre du plan d'économies "Power 8" du constructeur, dans un petit nombre de semaines, confirmant des déclarations faites la veille à Reuters.
DE QUOI FINANCER DES ACQUISITIONS
Optimiste, Denis Ranque a souligné que la société visait toujours une marge d'Ebit de 7,25% en 2008, à comparer à 7% en 2007, soit une marge opérationnelle courante de 8%, ainsi qu'une croissance organique de 6%.
"Nous avons confiance en notre capacité à continuer de croître organiquement, notamment aux Etats-Unis, mais examinerons également les opportunités externes. A l'heure actuelle notre trésorerie nous permet de consacrer un à deux milliards d'euros pour des acquisitions sans dégrader notre 'rating'", a-t-il affirmé.
Selon lui, il y a encore de la place pour de la consolidation en Europe bien que les gouvernements aient également leur partie à jouer avec des programmes européens de défense plus importants : "A ce stade, il ne faut pas aller plus vite que la musique, les sociétés du privé ont déjà fait beaucoup de choses."
François Quentin a également estimé qu'il n'y avait pas de compétition entre le projet européen de drone (avion sans pilote) MALE (moyenne altitude longue endurance) en cours d'élaboration par EADS et celui présenté fin mai par Dassault Aviation aux côtés de l'espagnol Indra et de l'israélien IAI.
Thales participe à ces deux projets considérés comme hautement stratégiques pour les acteurs de l'industrie de défense européenne, tant d'un point de vue militaire que financier, à l'heure où les budgets des Etats sont étroitement surveillés.
Début juillet, Thales avait invité EADS à participer à son offre avec Dassault. La proposition a été catégoriquement déclinée dimanche par Stefan Zoller, le directeur de la branche Défense et Sécurité de l'entreprise.
"Ce sont en tout cas deux projets distincts", a justifié François Quentin, "avec des besoins et des calendriers différents".
Edité par Jean-Michel Bélot
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