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THALES

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Thales : Pourquoi la défense européenne tousse en Bourse après l'accord entre Bruxelles et Washington sur les droits de douane

lundi 28 juillet 2025 à 15h02
Thales chute en Bourse

(BFM Bourse) - Les actions du secteur reculent ce lundi 28 juillet après que Donald Trump a déclaré que l'Europe achèterait des "centaines de milliards de dollars d'équipements militaires" aux États-Unis à l'occasion de l'annonce de l'accord commercial avec l'Europe. Thales peut également pâtir d'un acte malveillant à l'égard de Naval Group, dont il possède 35% du capital.

Critiqué voire décrié par certains, l'accord commercial entre l'Union européenne et les États-Unis acte un certain nombre de concessions de la part du Vieux continent.

En échange de droits de douane limités à 15% (contre 30% à compter du 1er août en l'absence de texte), les Européens se sont engagés à acheter pour 750 milliards de dollars de produits énergétiques aux États-Unis et à augmenter de 600 milliards de dollars leurs investissements dans le pays, ce sur plusieurs années.

Une autre annonce est passée un peu plus inaperçue. Lors de la présentation du "deal" avec la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, Donald Trump a déclaré que les Européens achèteraient pour des "centaines de milliards de dollars d'équipements militaires" américains. Selon la BBC, ces dépenses seraient incluses dans les quelque 600 milliards de dollars d'investissement promis aux États-Unis.

Ces informations ont quelque peu mis sous pression les groupes de défense européen en Bourse. À Francfort, Rheinmetall, qui fournit des blindés à l'armée allemande, perd 2% en début d'après-midi après avoir chuté de plus de 4% en début de séance. Hensoldt, spécialiste des capteurs et de l'optronique militaire abandonne 3,5% après avoir perdu plus de 6% dans la matinée. À Londres BAE Systems abandonne 1,2%. À Paris Thales perd plus de 3%, accusant la plus forte baisse du CAC 40.

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De fortes hausses de dépenses budgétaires

"La déclaration sur le fait que les Européens pourraient acheter davantage d'équipements militaires américains est ce qui fait baisser les actions du secteur en Europe. Mais on ne connaît pas le montant et on ne sait pas s'il s'agit de décisions qui dans les faits ont déjà été décidées", constate un analyste.

Rappelons que les pays Européens, l'Allemagne en tête, ont multiplié les annonces de hausses des budgets militaires, ce qui a propulsé les titres du secteur de la défense (Rheinmetall, par exemple, s'adjuge 178% depuis le début de l'année).

En juin l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord (Otan) a acté une nouvelle cible des dépenses de sécurité, à 5% du produit intérieur brut (PIB) d'ici 2035, contre un précédent objectif de 2% précédemment. Ce qui incorpore 3,5% du PIB pour la défense et 1,5% pour des dépenses de sécurité plus larges (infrastructures, réseaux, innovation).

Jefferies calculait que ces nouvelles cibles pourraient représenter plus de 800 milliards de dollars dépenses en plus par rapport à la situation actuelle.

Au niveau des Européens, il est probable qu'une partie non négligeable sinon importante de ces nouvelles dépenses bénéficient aux États-Unis. Comme le notait Oddo BHF dans une note datant de mars dernier, entre "mi-2022 et mi-2023, 78% des dépenses totales d’équipements militaires (des Européens, NDLR) ont été monopolisées par des fournisseurs non européens, dont 63% aux États-Unis". "Entre 2021 et 2022, les ventes militaires des États-Unis vers l’Europe ont augmenté de 89%", ajoutait le bureau d'études.

Quand bien même les Européens rééquilibreraient ces dépenses vers leurs propres industriels, (Oddo BHF retenait un taux d'au moins 50% de part de marché pour les fournisseurs européens en 2030), les augmentations de budgets militaires européens porteront les acteurs américains du secteur.

Acte malveillant chez Naval Group

À noter que dans le cas de Thales, la baisse du titre peut potentiellement être aussi due à un acte de malveillance qui a visé la société de construction navale de défense Naval Group. Un hacker a prétendu détenir des documents secrets appartenant à l'entreprise, menaçant de les diffuser.

La société, elle, a indiqué n'avoir constaté "aucune" une intrusion dans ses environnements informatiques "à ce stade".

"Dans un contexte international, commercial et informationnel sous tension, générant une intensification des tentatives de déstabilisation, Naval Group constate être la cible d’une attaque réputationnelle, caractérisée par la revendication d’un acte de cyber malveillance", a fait valoir le groupe dans une déclaration envoyée à plusieurs médias dont BFM Bourse.

"Au regard des faits constatés, des enjeux de souveraineté de Naval Group et de la nécessité de protéger les données de nos clients, une plainte a été déposée pour faire la lumière sur ces actes de malveillance", a ajouté l'entreprise.

"Thales détient 35% de Naval Group et pourrait donc être affecté par cette information d'aujourd'hui", a écrit la banque Jefferies dans une note publiée en amont de l'ouverture de la Bourse de Paris, ce lundi .

Soulignons enfin le cas de Dassault Aviation, qui contraire aux autres groupes de défense, s'adjuge 2,3%. Le concepteur du Rafale et de la gamme de jets d'affaires Falcon bénéficie d'un relèvement de recommandation de la part de Kepler Cheuvreux, qui est passé de "conserver" à "acheter" sur le titre, selon Reuters.

Autre point positif pour le titre: l'accord noué entre l'Europe et les États-Unis prévoit de ramener à 0% sur les surtaxes douanières sur les exportations aéronautiques.

"Cela devrait profiter aujourd'hui principalement à Dassault Aviation, car tous les autres constructeurs aéronautiques civils européens ont indiqué lors de la publication de leurs résultats du premier trimestre que l'impact des droits de douane serait largement contenu dans leurs prévisions", écrit Jefferies dans une note.

"Pour Dassault, cependant, le fait qu'environ un tiers de ses livraisons de Falcon soient destinées à des clients américains, tous les appareils passant par le centre de finition aux États-Unis, a entraîné une incertitude quant au niveau de la demande d'avions d'affaires, car les prix allaient forcément augmenter pour refléter les droits de douane", explique encore la banque.

Lors de la conférence des résultats semestriels de la société, la semaine dernière, son PDG, Éric Trappier avait fait part de sa grande inquiétude pour son activité de jets d'affaires.

"Le constat est clair: "la compétitivité est en faveur des États-Unis et cette compétitivité sera encore dégradée si on doit absorber des droits de douane. Nos marges opérationnelles sont à 6%, donc des droits de douane, même à 10%, ça ne passe pas, c'est aussi simple que ça", avait-il affirmé.

Julien Marion - ©2025 BFM Bourse
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