par Cyril Altmeyer et Tim Hepher
PARIS (Reuters) - Dix jours après un "profit warning", Thales a publié jeudi des résultats annuels déficitaires sous le coup de provisions chiffrées à 721 millions d'euros, liées à des contrats sous-performants comme l'avion de transport militaire A400M.
Le spécialiste de l'électronique de défense, d'aéronautique et de sécurité, qui affiche un carnet de commandes de 25,4 milliards d'euros, a précisé s'attendre à une légère croissance de son chiffre d'affaires en 2011, notamment à la faveur de la reprise plus marquée de l'aéronautique civile.
"Alors que le fléchissement des marchés de défense européens se confirme, les prises de commandes de 2010 ont dépassé nos attentes", fait valoir le PDG du groupe Luc Vigneron dans un communiqué.
Ces prises de commandes ont toutefois reculé de 9% en données organiques à 13,1 milliards d'euros, comparé à un niveau très élevé en 2009, porté par un contrat lié à l'avion de combat Rafale et par le plan de relance en France.
Safran a de son côté annoncé jeudi matin son intention de réitérer en 2011 la hausse de 20% de son résultat opérationnel courant enregistrée en 2010, notamment à la faveur d'une augmentation de 10% à 15% dans les services d'après-vente en aéronautique civile.
Thales, qui dit également compter sur une dynamique toujours favorable des activités spatiales et de transport, a réaffirmé que le redressement rapide de son résultat opérationnel courant devait lui permettre d'atteindre une marge de 5% en 2011 et de 6% en 2012, avec des commandes annuelles demeurant sensiblement égales aux revenus.
Les charges responsables de sa perte opérationnelle de 2010 concernent aussi le contrat de l'avion de patrouille maritime turc Meltem et dans une moindre mesure celui de billettique au Danemark.
"Nos résultats sont fortement affectés par d'importantes charges sur certains contrats complexes antérieurs à 2009, mais la visibilité accrue dont nous disposons désormais permet de lever les incertitudes opérationnelles sur les affaires", précise Luc Vigneron.
Thales a accusé une perte nette part du groupe de 45 millions d'euros en 2010, toutefois trois fois moins élevée qu'en 2009, notamment grâce à une baisse des charges financières.
Son chiffre d'affaires accuse une décroissance organique de 1% à 13,125 milliards d'euros, inférieur au consensus Thomson Reuters I/B/E/S à 13,229 milliards, la croissance de l'aérospatial et transport n'ayant pas compensé le recul dans le pôle défense et sécurité.
Le groupe, qui affiche une trésorerie nette de 191 millions d'euros fin 2010 contre une dette fin 2009, compte verser un dividende stable à 0,50 euro par action.
L'action Thales a clôturé en hausse de 0,17% à 26,64 euros, donnant une capitalisation de 5,3 milliards. Elle a gagné 1,74% depuis le début de l'année - contre une baisse de 5,3% pour Safran - après une chute de 27% en 2010.
Edité par Gwénaelle Barzic
Copyright © 2011 Thomson Reuters
Recevez toutes les infos sur THALES en temps réel :
Par « push » sur votre mobile grâce à l’application BFM Bourse
Par email