(BFM Bourse) - À la fin du XXe siècle, le fournisseur d'accès et portail internet américain AOL avait connu une ascension météorique grâce à sa position dominante sur un marché en pleine explosion. À son zénith, l'entreprise avait avalé Time Warner... et rapidement décliné par la suite. Un exemple à méditer pour les fans de Tesla, selon Wells Fargo.
Le pionnier californien des véhicules électriques pourrait connaître un destin similaire à celui d'AOL, un des précurseurs de l'internet dans les années 1990, avertissent les stratèges de Wells Fargo dans le cadre de leurs dix prédictions phares pour 2021.
Tandis que la société fournissait l'accès à internet à près d'un ménage sur deux, America Online fut la marque la plus renommée du secteur. L'envolée du cours de l'entreprise contribua à la fameuse bulle Internet (ou bulle "TMT"), qui connu son apogée au printemps 2000 avant plusieurs années d'une purge sévère.
En Bourse, AOL avait rejoint l'échantillon du S&P 500 en décembre 1998, remplaçant le titre de la chaîne de magasins Woolworth's. Une décision jugée relativement tardive, puisque la capitalisation du fournisseur d'accès à internet le plaçait déjà quasiment au niveau du premier décile des valeurs de l'indice à l'époque, rappelant toutes proportions gardées le feuilleton relatif à l'inclusion récente de Tesla dans l'indice phare américain.
Chris Harvey, responsable de la gestion actions du géant bancaire américain Wells Fargo, a souligné dans l'émission Fast Money de CNBC combien les circonstances de l'ascension d'AOL rappellent celle de Tesla.
"AOL à la fin des années 1990, à l'image de Tesla aujourd'hui, avait la main sur une technologie qui changeait la donne, affichait une performance boursière formidable et entrait tardivement dans l'indice après une envolée extraordinaire" (traduit par nous), a indiqué le stratégiste.
"Ce fut un évènement marquant, mais le temps était compté. 1999 avait certes encore été une année fantastique, puis la plupart des sociétés technologiques et de croissance avaient perdu 50 à 100% de leur valeur", rappelle Chris Harvey. S'il avait ainsi fallu 12 mois à l'époque avant que s'amorce véritablement la purge, il estime qu'aujourd'hui cela prendrait plutôt 6 mois seulement. Dans ce cadre "nous disons à nos clients qu'ils ne devraient plus recherche la croissance à tout prix, mais qu'il faut qu'ils commencent à penser valorisation, cyclicité, valeurs exposées au Covid..."
Globalement, le spécialiste s'attend à ce que les gagnants de 2021 en Bourse soient très différents de ceux de 2020. Selon lui, les investisseurs commencent à perdre l'appétit pour les valeurs de croissance (privilégiées cette année comme elles l'avaient été lors des récessions de 2003 et 2009), tandis que les titres cycliques -c'est-à-dire les sociétés dont la santé est fortement liée à la conjoncture générale- commencent à profit d'un regain attendu de croissance économique.
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