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TESLA INC.

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Tesla inc. : Musk menace à demi-mot de séparer les activités liées à l'IA du reste du groupe Tesla

mardi 16 janvier 2024 à 14h43
Elon Musk crée des remous chez Tesla

(BFM Bourse) - L'homme le plus riche du monde a déclaré qu'à moins de posséder 25% des droits de vote de la société, il n'était pas à l'aise avec l'idée de faire de Tesla un leader de l'IA et de la robotique et qu'il préférait ainsi construire des produits en dehors de la société. Mais permettre à Musk de posséder ce seuil des droits de vote relève du casse-tête pour la société.

Après s'être délesté, selon Bloomberg, de pas loin de 40 milliards de dollars d'actions Tesla pour financier l'acquisition du réseau social Twitter, Elon Musk entend renforcer son influence chez le constructeur automobile électrique.

Sur son réseau social X (ex-Twitter), l'homme d'affaires sud-africain a posté un message quelque peu inquiétant, lundi soir. L'individu le plus riche du monde a déclaré qu'il n'était pas "à l'aise avec l'idée de faire de Tesla un leader de l'intelligence artificielle (IA) et de la robotique sans avoir environ 25% des droits de vote" de l'entreprise.

"Si j'ai 25%, cela signifie que j'ai de l'influence, mais je peux être écarté si deux fois plus d'actionnaires votent contre moi que pour moi", fait-il valoir.

"Si ce n'est pas le cas, je préférerais construire des produits en dehors de Tesla. Vous ne semblez pas comprendre que Tesla n'est pas une start-up, mais une douzaine (de start-up). Il suffit de regarder le delta entre ce que fait Tesla et GM (General Motors)", a continué le dirigeant.

Elon Musk possède actuellement 13% du capital de Tesla, mais cette participation a, un temps, atteint 22%.

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Un risque important pour l'action Tesla

Le dirigeant semble ainsi menacer à demi-mot de loger les futures grandes technologies d'IA et de robotique dont Tesla pourrait bénéficier dans une société extérieure, qui servirait ainsi de fournisseur au groupe automobile.

C'est en tout cas ce que comprend Dan Ives, analyste du secteur technologique chez Wedbush. "Ce n'est pas un secret et c'est un élément clé de notre thèse optimiste sur l'action que toutes les initiatives en matière d'IA doivent rester au sein de Tesla, qu'il s'agisse de Dojo (un supercalculateur, NDLR), d'Optimus (le robot humanoïde de Tesla), du FSD ("full self driving", la technologie de conduite autonome), de divers robotaxis ou d'autres développements robotiques", explique l'analyste.

"La Bourse considère Tesla à juste titre (selon nous) comme un leader technologique perturbateur et si Musk s'engageait finalement dans la voie de la création de sa propre entreprise (séparée de Tesla) pour ses projets d'IA de nouvelle génération, ce serait clairement un gros point négatif pour l'histoire boursière de Tesla", poursuit Dan Ives.

Selon l'expert, le conseil d'administration du groupe et ses principaux actionnaires sont toutefois bien conscients de ces enjeux et du risque lié au profil "homme clé" d'Elon Musk chez Tesla.

L'enjeu est d'autant plus crucial qu'Elon Musk avait lui-même affirmé à Paris au printemps dernier que les technologies de conduite autonome, qui sont évidemment étroitement liées à l'intelligence artificielle, demeuraient la clef de voûte de la valorisation de Tesla en Bourse

Des obstacles juridiques

Le problème est qu'octroyer 25% des droits de votes à Elon Musk n'a rien de simple. Le dirigeant a expliqué qu'il aurait très bien pu se satisfaire d'un système avec deux catégories d'actions, avec une classe donnant le droit à davantage de droits de votes. Seulement, il explique sur X que le conseil d'administration de Tesla (que Musk qualifie de "génial") lui a expliqué que cela n'était pas possible pour des raisons réglementaires, Tesla étant domiciliée au Delaware depuis son introduction en Bourse, en 2010.

Musk pourrait théoriquement, en tant que directeur général de Tesla, prétendre à une rémunération en actions qui augmenterait mécaniquement sa part et donc ses droits de votes, quitte à créer de la dilution pour les autres actionnaires. Sauf que n'est pas possible dans l'immédiat, explique Musk sur X. Pour des raisons juridiques: un précédent plan de rémunération du dirigeant, qui date de 2018 et qui lui octroyait plus de 100 millions de stock options exerçables selon certaines conditions de performance, d'après CNBC, fait l'objet d'un recours juridique au Delaware. "Le procès s'est tenu en 2022, mais le verdict n'a pas encore été rendu", indique Elon Musk.

La marge de manœuvre semble donc très limitée. "L'autre problème est que Musk a vendu environ 100 millions d'actions en 2022 pour aider à financer l'achat de Twitter dans un mouvement qui hante encore l'action aujourd'hui aux yeux de nombreux investisseurs", ajoute Dan Ives de Wedbush.

"Nous pensons également que des échanges de Musk X sur un sujet aussi important sont loins d'être idéaux pour la communauté des investisseurs autour de Tesla et créent une distraction et probablement une pression à la vente ce (mardi) matin", poursuit l'analyste.

Vers une résolution dans les prochains mois

Dans les échanges de pré-ouverture à Wall Street, l'action Tesla perd seulement 1,3% vers 14h (alors que le contrat à terme sur le S&P abandonne 0,33%) après avoir reculé de 3,7% la veille.

"En fin de compte, nous pensons que le conseil d'administration et Musk seront en mesure de résoudre ce problème au cours des 3 à 6 prochains mois et qu'en fin de compte, toutes les initiatives en matière d'IA resteront au sein de Tesla", juge Dan Ives. S'il comprend le point de vue de Musk, "la dilution et l'approbation des actionnaires est un processus qui doit être géré avec soin et cela ne se produira pas du jour au lendemain", poursuit-il.

In fine, l'analyste fait valoir qu'Elon Musk demeure un actif clé et même "le cœur et les poumons de Tesla".

"Nous pensons qu'il s'agit simplement d'un 'drama' (un rebondissement dans un feuilleton dramatique, NDLR) supplémentaire dans l'histoire de Tesla qui ne portera pas ses fruits, mais ce n'est pas ce que les 'bulls' (les investisseurs qui parient sur une hausse de l'action) veulent voir, car cela crée du bruit et donne aux 'bears' (ceux qui parient à la baisse) quelque chose à exploiter", conclut-il.

Rappelons quand même qu'Elon Musk a l'habitude de faire la pluie et le beau temps sur X avec l'action Tesla, sans forcément aller jusqu'au bout de ses intentions. A titre d'exemple, il avait, en 2018, émis l'idée de sortir le groupe de la cote, avant de se rétracter quelque temps plus tard.

Julien Marion - ©2025 BFM Bourse
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