(BFM Bourse) - Le groupe franco-américain né de la fusion, en mai 2016, de la fusion entre FMC Technologies et Technip, a annoncé lundi qu'il allait de nouveau se scinder. Deux nouvelles entités, basées à Paris et Houston vont ainsi voir le jour. Elles seront toutes deux cotées à Paris. Le marché apprécie ce projet, le titre TechnipFMC dominant le palmarès du CAC 40 dans les premiers échanges mardi.
Annoncée en mai 2016, la fusion entre l'américain FMC Technoliogies -filiale de FMC Corporation- et le français Technip était entrée en vigueur le 17 janvier 2017. Tout en assurant qu'elle avait été un "succès retentissant", le conseil d'administration du spécialiste des services à l'industrie pétrolière a décidé de détricoter entièrement l'opération, en rescindant le groupe en deux sociétés "leaders de leurs marchés, indépendantes et cotées en Bourse", selon un communiqué publié lundi soir. Cette scission devrait être finalisée au cours du premier semestre 2020", une fois les autorisations réglementaires obtenues.
La première de ces deux sociétés, provisoirement désignée "RemainCo", sera "un fournisseur de services et de technologies entièrement intégré, qui continuera à contribuer au développement énergétique". Concrètement, cette entité reprendra principalement l'activité "subsea" de TechnipFMC, segment qui couvre la conception, la fabrication et l'installation de conduites et ombilicaux, pour le développement des champs sous-marins d'hydrocarbures. RemainCo sera basée à Houston, comptera environ 20.000 salariés et sera dirigée par l'actuel PDG du groupe, l'Américain Doug Pferdehirt. Elle sera à la fois cotée sur le New York Stock Exchange et, au moins dans un premier temps, sur Euronext Paris.
La seconde société récupérera la division "offshore-onshore" de TechnipFMC, elle-même issue, pour l'essentiel, de l'ancien Technip. Ce segment se concentre principalement sur de gros projets industriels à cycles longs, dans le gaz naturel liquéfié (GNL) par exemple. Désignée "SpinCo" elle sera basée à Paris mais immatriculée aux Pays-Bas. Elle sera dirigée par la Française Catherine MacGregor qui était jusque là à la tête des "new ventures" (nouveaux projets) du parapétrolier, et comptera quelque 15.000 employés. Contrairement à "RemainCo", "SpinCo" sera en revanche exclusivement coté sur le marché parisien.
Les syndicats inquiets de l'impact sur les salariés
Depuis l'annonce de la fusion il y a près de trois ans, les syndicats français ont régulièrement critiqué ce qu'ils considéraient comme une prise de contrôle progressive de l'entreprise par la partie américaine. À l'annonce de la scission du groupe en deux entités distinctes, ce sont désormais le scepticisme et l'inquiétude qui dominent, même si aucune conséquence sociale n'a pour l'heure été annoncée. "C'est un affaiblissement du groupe, avec un impact probable pour les salariés", a ainsi regretté Christophe Héraud, délégué CFDT.
"Il y aura un impact pour le personnel, c'est sûr. Technip France est la filiale la plus importante du groupe, et elle est active sur les deux activités (qui sont isolées aujourd'hui dans la scission)", a-t-il remarqué. Les employés français de l'activité "subsea" passeront ainsi sous giron américain. Christophe Héraud note en outre que le siège social de la nouvelle société SpinCo sera aux Pays-Bas, "et on s'étonne que les deux administrateurs représentant la participation de l'Etat dans le groupe (5% à travers Bpifrance) aient approuvé un transfert qui ne peut avoir que des raisons fiscales et de moindre représentation des personnels".
Un projet de scission salué par le marché
Le titre TechnipFMC réalise, de loin, la meilleure performance de la matinée au sein de l'indice vedette du marché parisien, affichant un gain de 4,1% à 21,92 euros à 10h20. Cette progression a des allures de rebond puisque le parapétrolier avait subi lundi (-0,5%) et surtout vendredi dernier (-3,3%) les remous sur le marché de l'or noir, toujours sur fond de craintes liées à l'évolution de la demande mondiale de pétrole brut en raison de la persistances des tensions sino-américaines. Depuis le 1er janvier, l'action du groupe de services à l'industrie pétrolière avance désormais de 24%.
Ce projet de scission est également bien accueilli par les bureaux d'études, à l'image de Berenberg qui estime que "l'entreprise est actuellement sous-valorisée de façon substantielle par le marché, et que cette transaction pourrait donc aider à mettre en lumière et à libérer de la valeur pour le groupe". Du côté d'Oddo BHF, on considère que "l'officialisation d'un projet de scission en deux entités distinctes fait sens d'un point de vue industriel". Les analystes de Jefferies, enfin, jugent cette scission "relativement simple" et confirment leur conseil à l'achat.
(avec AFP)
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