(BFM Bourse) - Le groupe de semi-conducteurs, première société du CAC 40 à livrer ses résultats, a fait état d'une baisse de son chiffre d'affaires de 3,2% sur un an, légèrement plus forte que dans ses prévisions. Le groupe table sur des revenus en baisse de 15% au premier trimestre.

Si le néerlandais ASML a ravi la Bourse mercredi, après avoir livré ses résultats trimestriels, cela n'est pour le moment pas le cas de son comparable franco-italien STMicroelectronics.

Premier groupe du CAC 40 à publier ses comptes des trois derniers mois et de l'ensemble de l'année 2023, STMicroelectronics reçoit pour l'heure un accueil frais du marché. L'action abandonne 2,2% vers 11h20 après avoir ouvert en baisse de 4,5%.

Las société a connu un repli de sa dynamique commerciale sur les trois derniers mois de 2023. "Au quatrième trimestre, les prises de commande de nos clients ont diminué par rapport au troisième trimestre. Nous avons continué de voir une demande finale stable dans l’automobile, une absence d’augmentation significative dans l’électronique personnelle et une nouvelle détérioration dans l’industriel", a développé Jean-Marc Chéry, le directeur général de la société, cité dans un communiqué.

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Des objectifs 2024 décevants

Le chiffre d'affaires de STMicro a reculé de 3,2% sur un an et de 3,4% par rapport au trimestre précédent pour s'inscrire à 4,28 milliards de dollars, soit un peu moins que la prévision médiane de la société qui se situait à 4,3 milliards de dollars. Le consensus, lui, s'inscrivait à 4,35 milliards de dollars selon UBS.

Si les produits du groupe dans l'automobile ont enregistré une croissance de 21,5%, STMicro a été pénalisé par la baisse de ses deux autres divisions, à savoir les "produits analogiques, MEMS et capteurs" (-25,8%), utilisés notamment dans les smartphones, et les microcontrôleurs et circuits intégrés numériques (-11,5%).

La marge brute de la société s'est établie à 45,5% contre 47,5% un an plus tôt. La société tablait sur 46%. Le résultat net recule de 13,8% sur un an à 1,076 milliard de dollars.

Au sujet de ses perspectives, STMicroelectronics a indiqué tabler au premier trimestre sur une baisse de son chiffre d'affaires de plus de 15% sur un an, à 3,6 milliards de dollars tandis que la marge brute est prévue aux alentours de 42,3%.

Et sur l'ensemble de 2024, STMicro anticipe des revenus compris entre 15,9 milliards et 16,9 milliards de dollars, contre 17,3 milliards en 2023. La marge brute est, elle, prévue "entre un minimum supérieur à 40% et un maximum de l’ordre de 46%", a précisé la société.

UBS note que le consensus attendait, pour le premier trimestre 2024, un chiffre d'affaires de 4,1 milliards de dollars et une marge brute de 45,2%. Quant à l'ensemble de l'année 2024, les attentes se situaient à 17,4 milliards de dollars pour les revenus et 46% pour la marge brute. Les écarts sont donc relativement importants.

Déstockage chez les industriels

"Cependant, nous pensons que la réduction des prévisions avait été bien anticipée par les 'buy-side' (les investisseurs, NDLR) et nous nous attendons à une réaction mineure de l'action aujourd'hui", souligne UBS. "Le titre se négocie à un ratio cours de bourse sur bénéfices attendus d'environ 16 et est potentiellement proche d'un creux en termes de bénéfices en 2024, ce qui constitue un élément de soutien à nos yeux", avance la banque suisse qui a réitéré son conseil à l'achat.

Jean-Marc Chéry a indiqué aux analystes que le premier semestre 2024 serait pénalisé par une "correction" des stocks chez les clients industriels. Ces clients ont surestimé leur demande finale, a poursuivi le dirigeant, qui a toutefois ajouté ne pas voir de "pressions sur les prix" pour autant.

A compter du second semestre, STMicro prévoit "une croissance séquentielle significative du chiffre d'affaires, grâce à un fort rebond dans les secteurs de l'industrie et des périphériques informatiques, la poursuite de la croissance de l'automobile et des équipements de communication, et la saisonnalité habituelle de l'électronique personnelle".

"Après plusieurs années de croissance du chiffre d'affaires et d'augmentation de la rentabilité, nous considérons 2024 comme une année de transition", a conclu la société.

"STMicroelectronics a donné des perspectives suffisamment basses sur la marge brute pour pouvoir la dépasser par la suite et le marché attendait de toute façon un 'reset' (une remise à plat, NDLR) des prévisions. La direction reste confiante dans les perspectives de l'automobile, hors ADAS (systèmes d'assistance à la conduite)", décrypte un intermédiaire financier.