(BFM Bourse) - Le groupe de semi-conducteurs franco-italien STMicroelectronics affiche l'une des plus fortes baisses du CAC 40 ce mardi, pénalisé par Samsung qui s'attend à des résultats en baisse au quatrième trimestre.

STMicroelectronics était une des valeurs en vue de l'année 2023, avec une action qui avait progressé de plus de 37% l'an dernier.

Mais le début d'année se présente plus difficilement pour la sixième meilleure performance du CAC 40 en 2023, en raison des multiples avertissements sur résultats lancés ces derniers jours par ses clients ou ses concurrents. Le dernier en date et non des moindres étant Samsung, le numéro deux mondial de la production de semi-conducteurs.

Le géant sud-coréen a annoncé ce mardi tabler sur un recul de ses résultats sur la période d'octobre à décembre 2023, évoquant une faiblesse de la demande en appareils électroniques. Samsung s'attend ainsi à une baisse de plus d'un tiers de son résultat opérationnel au quatrième trimestre 2023 par rapport à la même période l'année précédente.

Le chiffre d'affaires est quant à lui attendu en baisse de 4,9% à 67.000 milliards de wons, soit 47 milliards d'euros. "Cela montre que le rebond est plus lent que nous le pensions tous", a indiqué à Bloomberg Tom Kang, directeur de recherche chez Counterpoint Technology Market Research

L'action du groupe de semi-conducteurs pâtit d'une lecture croisée défavorable à la Bourse de Paris, et cède actuellement 2,3% à 40,32 euros vers 10h30. Et depuis le début de l'année, le titre perd plus de 8,7%. La semaine passée, STMicroelectronics avait déjà été secoué par le retentissant avertissement lancé par Mobileye

Mobileye dans le viseur

La filiale d'Intel spécialisée dans les technologies d'aide à la conduite autonome (ADAS) a averti jeudi dernier qu’en 2024 son chiffre d’affaires sera en dessous des attentes, en raison de stocks excédentaires chez ses clients.

"Nous prévoyons que les revenus du premier trimestre 2024 seront nettement inférieurs à ceux du premier trimestre 2023 et que les revenus se normaliseront pendant le reste de 2024", avait averti Mobileye. Le groupe s'attend donc à essuyer une chute de 50% de son chiffre d'affaires par rapport aux 458 millions de dollars dégagés au premier trimestre 2023.

Le groupe s'attend à des ventes plus faibles que prévu pour son l'activité EyeQ SoC, (son système sur puce d'assistance à la conduite, NDLR), ce qui aura des répercussions "temporaires" sur la rentabilité de Mobileye.

"Comme pour le chiffre d'affaires, nous prévoyons que les niveaux de bénéfices du premier trimestre seront nettement inférieurs à ceux des trimestres suivants. Nous prévoyons que la perte d'exploitation du premier trimestre 2024 se situera entre 257 et 242 millions de dollars", explique la société qui table sur des revenus compris 1,83 à 1,96 milliard de dollars pour l'ensemble de 2024. Ce qui est bien en dessous du consensus de 2,6 milliards de dollars des analystes de Wall Street.

A New-York, cette immense déconvenue avait alors été sanctionnée. Le titre Mobileye avait chuté de 24,5% le jeudi 4 janvier, jour de l'annonce.

De son côté, STMicroelectronics publiera ses résultats financiers du quatrième trimestre et de l'exercice 2023, le jeudi 25 janvier 2024, avant l'ouverture de la Bourse de Paris. Avant cette publication clé, la société franco-italienne avait bénéficié du soutien de la banque UBS. Dans une note publiée mi-décembre, UBS était passé à l'achat sur le dossier, ce pour la première fois depuis 2020, et avait par la même occasion porté sa cible à 54 euros contre 52 euros.

La banque estimait alors que STMicroelectronics se présente une bonne option pour les investisseurs, car la société parvient très souvent à surperformer son marché.

"Notre analyse montre que STMicro a surperformé (ce marché lors de) 83% des trimestres au cours des cinq dernières années sur le chiffre d'affaires contre 62% au cours des dix dernières années, ce qui suggère un changement significatif en termes de part de marché et d'exécution", apprécie l'établissement. La banque juge que les positions du groupe dans les véhicules électriques et les systèmes d'aides à la conduite (ADAS) lui permettront de poursuivre cette bonne tendance.