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Stellantis : Les droits de douane américains plombent l'automobile en Bourse

lundi 3 février 2025 à 12h29
Stellantis chute en Bourse

(BFM Bourse) - Les constructeurs automobiles et les équipementiers chutent ce lundi 3 février après que l'administration américaine a mis en place des surtaxes douanières sur les importations mexicaines et canadiennes. De telles mesures sont vouées à pénaliser les groupes américains ainsi que les constructeurs européens présents aux États-Unis.

Traditionnelle victime collatérale des risques commerciaux, l'automobile est à la peine ce lundi 3 mars. Le compartiment se retrouve sous pression en Bourse après que l'administration Trump a mis à exécution ses menaces sur les droits de douane.

Le président américain a signé, samedi 1er février, trois décrets instaurant des droits de douane supplémentaires sur les importations provenant du Canada, du Mexique et de la Chine. Ce à hauteur de 25% pour les biens importés du Canada (à l'exception des hydrocarbures, taxées à 10%) et du Mexique, et à 10% pour ceux provenant de Chine.

Des mesures de représailles ont été annoncées ou sont à venir du côté des pays concernés, et un nouveau train de surtaxes risque de frapper l'Europe et le Royaume-Uni.

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Ces droits de douane, qui laissent augurer une guerre commerciale plus large, constituaient une épée de Damoclès pour le secteur automobile.

Les constructeurs américains (ainsi que les groupes européens présents aux États-Unis) importent une grande partie de leurs volumes commercialisés aux États-Unis du Mexique ou du Canada. Au-delà des véhicules finis, les groupes automobiles d’approvisionnement aussi dans ces deux pays pour des équipements et des pièces.

À la Bourse de Paris, Stellantis chute de 6,6%, accusant la plus forte baisse du CAC 40. Renault, absent du marché américain, limite la casse et ne perd que 0,8%.

À Francfort , Volkswagen plonge de 6,6%, BMW cède 4,4% et Mercedes-Benz abandonne 4,8%. À Wall Street, en préouverture, General Motors chute de 6,2% et Ford perd 4%.

Les groupes de Detroit plombés

Selon une note de Royal Bank of Canada écrite ce lundi, 5,3 millions de véhicules sont produits au Mexique et au Canada, et 70% de cette production est destinée au marché états-unien.

Bernstein écrivait en novembre que Stellantis et Volkswagen importaient du Mexique et du Canada environ 40% des volumes vendus aux États-Unis, un taux qui tombe à 30% environ pour General Motors et environ 25% pour Ford.

Au-delà des véhicules directement importés, les constructeurs importent, donc, des composants et des pièces. "Les constructeurs importent environ 15% de la valeur des véhicules en pièces détachées utilisées dans leur production américaine, dont environ 61% proviennent du Mexique et du Canada. L'application de droits de douane de 25% à ces importations augmenterait considérablement les coûts de production aux États-Unis, ce qui nuirait à toute une série d'industries manufacturières, et pas seulement à celle de l'automobile", écrivaient alors les analystes de Bernstein.

Royal Bank of Canada fait ses calculs. Dans le pire des cas, c'est-à-dire si les groupes automobiles ne repassent pas les surcoûts au consommateur et ne relocalisent par leur production aux États-Unis, les trois entreprises de Detroit (Stellantis, Ford, General Motors) subiraient un impact de plus de 10% sur leurs bénéfices opérationnels annuels.

Dans le détail, la banque calcule un impact de 21% pour General Motors, qui produit 1,1 million de véhicules au Mexique et au Canada, de 15% pour Ford (500.000 véhicules) et de 12% pour Stellantis (580.000). Royal Bank of Canada arrive également à un impact de 9% pour Volkswagen (550.000 véhicules) 5% pour BMW (100.000 véhicules) et 4% pour Mercedes-Benz (70.000 unités).

Des équipementiers dans le dur

De son côté, Stifel estime que 16 milliards de revenus de Stellantis sont exposés à ces tarifs douaniers, chiffre qui passe à 8 milliards d'euros pour Volkswagen. Le bureau d'études calcule un impact de 40% sur le résultat opérationnel de Stellantis et de 12% pour celui de Volkswagen.

"Toutefois, l'impact réel pourrait être beaucoup plus faible. Stellantis délocalisera probablement sa production et répercutera une partie des coûts supplémentaires", explique Stifel.

"Nous pensons que la rentabilité de la marque Volkswagen aux États-Unis est relativement faible et nous supposons que Volkswagen vendrait moins de voitures aux États-Unis ou augmenterait la production à l'usine de Chattanooga (dans le Tennessee, NDLR). Un retrait complet de la marque VW des États-Unis pourrait également être une solution, selon nous", ajoute Stifel.

À noter que les équipementiers automobiles souffrent encore plus que les constructeurs. À Paris, Forvia chute de 10%, Valeo de 7,7% et OPmobility abandonne 5,7%.

Les difficultés rencontrées par les constructeurs risquent de se propager à leurs fournisseurs, qui, de plus, ont moins de champ pour augmenter leurs tarifs que leurs clients. Cela s'est notamment observé, ces récentes années, avec l'inflation des matières premières et des coûts de main d'œuvre. Les équipementiers devaient renégocier des contrats avec les constructeurs pour compenser en partie ces surcoûts quand les constructeurs, eux, peuvent simplement augmenter les prix de leurs modèles.

"Pour certains fournisseurs clés, les risques liés au Mexique et au Canada sont importants et, ce qui est peut-être plus problématique, il est beaucoup plus difficile de déplacer la production que pour les constructeurs", explique, par ailleurs, Royal Bank of Canada.

"Selon nous, cela rend les droits de douane permanents beaucoup plus onéreux. Cela dit, nous pensons que les coûts liés aux droits de douane seront partagés avec les constructeurs", ajoute la banque canadienne.

Forvia, Valeo et Opmobility sont tous présents au Mexique et au Canada. Valeo précise dans son document d'enregistrement universel que le Mexique représentait environ 12% de sa production en 2023. Opmobility indique, de son côté, que le pays hispanophone constituait 12,4% de ses revenus en 2023. Forvia pour sa part emploie plus de 13.000 collaborateurs au Mexique avec 16 sites de production.

Julien Marion - ©2025 BFM Bourse
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