(BFM Bourse) - Les actions des groupes automobiles progressent ce mardi, alors que Donald Trump réfléchit à desserrer les règles douanières en matière d’importation de véhicules et de pièces détachées aux Etats-Unis.
L'imprévisibilité de Donald Trump sur sa politique douanière se matérialise jour après jour. Après avoir épargné provisoirement le secteur technologique le week-end dernier, c'est désormais au tour du compartiment automobile de s'offrir les bonnes grâces du président américain.
Lundi 14 avril, Donald Trump a déclaré qu'il réfléchissait à être plus souple sur la politique douanière visant l'importation de véhicules et de pièces détachées aux Etats-Unis. "Je suis en train de réfléchir à un moyen d'aider les constructeurs, a déclaré Donald Trump lundi depuis le Bureau ovale. Ils passent à des pièces fabriquées au Canada, au Mexique et ailleurs, et ils ont besoin d'un peu de temps, parce qu'ils vont les fabriquer ici", a-t-il ajouté.
Il s'agit donc d'un nouveau revirement de la politique commerciale de Donald Trump, à peine deux semaines après l'entrée en vigueur, le 3 avril, de droits de douane de 25% sur les importations de véhicules aux Etats-Unis.
En Bourse, le secteur automobile salue ces bonnes nouvelles. A Wall Street, Ford a progressé de 4,1%, quand General Motors a gagné 3,5% lundi soir dans le sillage de ces déclarations.
Les constructeurs asiatiques ont aussi réagi favorablement à ces annonces. À la Bourse de Tokyo, Toyota a repris 3,7%, Honda 3,6% et Nissan 1,4%. A Séoul, Hyundai a gagné 4,3%.
En Europe, BMW s'adjuge 3,1%,Volkswagen reprend 2,5%, et Mercedes-Benz 2,4% à la Bourse de Francfort. Du côté de la place parisienne, Renault, présent seulement indirectement sur le marché américain via Nissan, grimpe de 1,5% quand les équipementiers automobiles sont à la fête à l'image de Forvia (+4,8%) ou Valeo (+4,6%).
"Rappelons qu'environ 50% des véhicules vendus aux États-Unis sont importés, soit environ 8 millions de véhicules (en provenance principalement du Mexique, du Canada, d’Europe ou encore du Japon et de la Corée). Au-delà, sur les 50% déjà assemblés aux États-Unis, le contenu local (c'est à dire à terme exempté de droits de douane) est estimé à seulement 40-50%", avait détaillé Oddo BHF début avril.
Stellantis qui a récemment dévoilé des volumes décevants au premier trimestre, profite de ces bonnes nouvelles et progresse de 4,6%.
Le groupe français est bien implanté en Amérique du Nord. Selon Royal Bank of Canada, le groupe produit environ 580.000 véhicules au Mexique et au Canada, générant environ 11% de son résultat opérationnel courant. Selon ses calculs, des droits de douane américains permanents sur l'automobile de 25% retrancheraient 12% bénéfices de la société, sans mesures compensatoires (comme une relocalisation de la production aux États-Unis).
Une enquête sur les produits pharmaceutiques et les semi-conducteurs
Si un assouplissement des règles douanières semble à l'étude pour le secteur automobile, l'administration Trump a en revanche ouvert la voie ces derniers jours à des droits de douane spécifiques visant les produits pharmaceutiques et les semi-conducteurs.
Le ministère américain du Commerce a ouvert lundi une enquête afin de déterminer les "effets sur la sécurité nationale" de l'importation de produits pharmaceutiques et de semi-conducteurs, selon des documents gouvernementaux soumis au journal officiel.
Il s'agit d'une étape préalable à la mise en place de droits de douane sur ces deux secteurs par voie de décret. Le secrétaire américain au Commerce Howard Lutnick a précisé dimanche 13 avril, dans "This Week", l'émission de la chaîne de télévision ABC que la Maison Blanche allait mettre en place "un modèle tarifaire afin d'encourager" les entreprises des semi-conducteurs et de l'industrie pharmaceutique à délocaliser leurs activités aux États-Unis.
"Tous ces produits [high-tech] seront classés dans la catégorie des semi-conducteurs et feront l'objet d'un tarif douanier spécial pour s'assurer que ces produits sont réimplantés. Nous avons besoin de semi-conducteurs, de puces et d'écrans plats - ces produits doivent être fabriqués en Amérique. Nous ne pouvons pas dépendre de l'Asie du Sud-Est pour tout ce qui fonctionne pour nous", a déclaré Howard Lutnick.
La semaine passée, Donald Trump a déclaré qu'il comptait introduire "des droits de douane majeurs sur les produits pharmaceutiques", lors d'un dîner annuel organisé par le Comité national républicain du Congrès.
"Une fois que nous aurons fait cela, ils reviendront en masse dans notre pays, parce que nous sommes le plus grand marché", a ajouté Donald Trump. "L'avantage que nous avons sur tout le monde, c'est que nous sommes le grand marché", avait-il déclaré lors de cet événement.
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