(BFM Bourse) - Le spécialiste du génie électrique et mécanique a annoncé mardi l’émission de 400 millions d’euros d’obligations remboursables en numéraire et/ou en actions nouvelles et/ou existantes indexées à des critères de développement durable. La potentielle dilution liée à cet instrument financier amène le titre à chuter ce mardi.
Spie se refinance via un instrument de dette hybride. Le spécialiste du génie électrique et mécanique a annoncé mardi le lancement d'une émission d’Ornane, c'est-à-dire des obligations remboursables en numéraire et/ou en actions nouvelles et/ou existantes, indexées à des critères de développement durable, pour un montant de 400 millions d’euros et à échéance en janvier 2028.
Cette émission obligataire permettra au groupe de rembourser une partie d’un autre emprunt obligataire de 600 millions d’euros à échéance 2024. Spie puisera dans sa trésorerie pour rembourser le reliquat d'environ 200 millions d'euros, ce qui se traduira ainsi par une réduction de son endettement brut.
Des pénalités prévues
L’émission d’Ornane prévoit des pénalités dans le cas où Spie n’atteindrait pas ses objectifs en matière de développement durable, comme par exemple la réduction de ses émissions de gaz à effet de serre de 25% à fin 2025 par rapport à 2019. Ces pénalités vont de 0,25% à 0,50% du montant principal des obligations, selon le nombre d’objectifs (de 1 à 3) qui n’auraient pas été réalisés par la société.
Surtout, pour les actionnaires de la société, ce financement hybride peut se traduire par une dilution, qui dépendra des choix de la société. À titre d’illustration, cette dilution pourrait atteindre environ 7,1% du capital dans le cas où le droit à l’attribution d’actions était activé par les porteurs, si la société décidait de remettre alors uniquement des actions nouvelles, et sous certaines autres hypothèses (un cours de référence de 25,18 euros et une prime d’échange/ de conversion de 35%).
Précisons qu'il s'agit du "pire" cas de dilution, très peu probable, qui retient un scénario où la société ne ferait qu'émettre des actions nouvelles et ou le principal serait également remboursé en actions.. Dans le cas de base, avec le principal remboursé en numéraire, les simulations effectuées par l'entreprise indiquent que la dilution serait comprise entre 0% et 1,64%.
Cette menace de dilution a inquiété le marché et a pesé sur l’action Spie. Le titre a clôturé en baisse de 2,4% à 24,56 euros, après avoir perdu plus de 4% au cours de la séance. "Il est logique que l’action baisse en raison de cette dilution potentielle, mais il faut souligner que la société peut très bien la réduire à sa main", note un intermédiaire financier. Spie peut par exemple choisir de rembourser partiellement ou intégralement les porteurs d’obligations en numéraire et/ou de livrer uniquement des actions existantes (et non nouvelles) pour limiter l’impact sur son cours de Bourse.
Spie a par ailleurs indiqué ne pas avoir eu connaissance des intentions de ses grands actionnaires de référence, à savoir Peugeot Invest, véhicule d’investissement de la famille Peugeot, et le fonds Lac1, géré par la banque publique Bpifrance, sur leur éventuelle participation à cette opération. Peugeot Invest possède 5,2% du capital et Lac1 5%.
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