(BFM Bourse) - La banque a abaissé ce mercredi son objectif de cours sur le groupe de restauration collective tout en maintenant son conseil à "conserver". Jefferies estime que la dynamique de l'activité restera faible et s'attend à ce que les marges de la société souffrent.

Pour le moment, l'année 2025 en Bourse est clairement à oublier pour Sodexo. L'action accuse une chute de 36% depuis le 1er janvier, ce qui constitue la troisième plus forte baisse du SBF 120, le deuxième grand indice de la place de Paris.

Le titre a notamment chuté de 17,15% le 20 mars, après un lourd avertissement sur résultats, qui a semblé renvoyé le groupe de restauration collective sept à huit années en arrière, quand il multipliait alors les "profit warning".

Sodexo avait souffert de décalages de nouveaux contrats dans le segment "santé" et surtout de la faiblesse des volumes dans le segment "éducation" et en particulier au niveau des universités.

La comparaison avec son éternel grand rival britannique, Compass, fait très mal. L'action de la société cotée à Londres prend, elle, 60% sur 2025.

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Une croissance décevante

Malheureusement pour les actionnaires du groupe de restauration collective, Jefferies ne prédit pas des jours meilleurs en Bourse pour Sodexo. La banque a abaissé ce mercredi son objectif de cours à 47 euros contre 49 euros précédemment, tout en maintenant son opinion à "conserver".

Cette nouvelle cible est 10% inférieure au cours de clôture de mercredi (52,2 euros). À la Bourse de Paris, le titre Sodexo cède 2,7% dans le milieu de l'après-midi, après la publication de cette note de Jefferies.

L'intermédiaire financier souligne que le titre a connu une dépréciation "aigüe " de ses multiples boursiers. Ce qui n'empêche pas la banque de voir encore des trimestres difficiles pour le titre, Jefferies ayant des prévisions inférieures au consensus.

Le bureau d'études estime que la dynamique de Sodexo est en train de se détériorer, avec une croissance décevante qui reflète des volumes en berne, un taux de rétention des clients qui s'affaiblit ainsi que l'absence de montée en puissance dans les gains de nouveaux contrats.

Pour le quatrième trimestre de l'exercice 2024-2025 qui sera clos à la fin du mois d'août, Jefferies table sur une croissance en données comparables (la croissance organique) de 3,2%, dans le bas de la fourchette de 3% à 4% indiquée par Sodexo, selon la banque.

Au-delà du dernier trimestre de l'exercice actuel, Jefferies se montre surtout peu enthousiaste pour le prochain.

"Nous prévoyons que la dynamique restera modérée l'année prochaine, prévoyant une croissance organique de 3% pour l'exercice clos en 2026, avec une performance concentrée sur la fin de l'exercice compte tenu des volumes modérés et de l'impact des pertes de contrats au premier semestre, tandis que les nouveaux contrats augmenteront progressivement tout au long de l'année", explique l'établissement.

Des pressions à venir sur les marges?

L'intermédiaire financier s'attend, par ailleurs, à ce que la rentabilité de Sodexo soit mise sous pression.

"L'entreprise a bénéficié d'une dynamique de marge positive ces dernières années, portée par la reprise des volumes et la réduction des coûts. Cependant, nous pensons que cette dynamique s'essouffle et que les attentes (du consensus en matière de marges, NDLR) sont menacées", développe-t-il.

Jefferies considère que la rentabilité de la société pâtit de la faiblesse de la croissance et de la rétention des clients, mais aussi des efforts menés pour glaner de nouveaux contrats et des investissements opérés pour revigorer la croissance. La région Amérique du Nord, qui représente environ 45% des revenus de la société, serait particulièrement touchée par ces vents défavorables.

In fine, Jefferies anticipe une contraction de la marge d'exploitation de cinq points de base (0,05 point de pourcentage) au second semestre de l'exercice clos en 2025 et de 10 points de base pour celui achevé en 2026.

Pour Jefferies, ces tensions sur la rentabilité constituent la "prochaine jambe" du potentiel de baisse de l'action Sodexo, après la croissance organique décevante.