(BFM Bourse) - La Food and Drug Administration a nommé Vinay Prasad, au poste de directeur du centre de biologie et de recherche. Ce dirigeant est perçu comme hostile à l'industrie pharmaceutique, notamment sur la question de la vaccination. À la Bourse de Paris, Sanofi est dans le dur tandis que Moderna s'est effondré à Wall Street mardi soir.
Le secteur pharmaceutique n'est guère épargné par le risque politique en Bourse. Le compartiment avait déjà plié, le 9 avril dernier, après que Donald Trump a annoncé que les importations américaines de produits pharmaceutiques feraient l'objet de droits de douane "majeurs".
Lundi 5 mai, le président américain a d'ailleurs indiqué que ces surtaxes douanières sur les importations de médicaments seraient annoncées d'ici à deux semaines.
Les groupes pharmaceutiques souffrent encore ce mercredi 7 mai. La faute à une nomination au sein de la Food and Drug Administration (FDA), l'autorité sanitaire américaine. Cette dernière a annoncé que Vinay Prasad, un oncologue qui s'était montré critique à l'égard de la vaccination des enfants contre le Covid-19, prendrait la tête du "Center for Biologics and Research", un organe de régulation des produits pharmaceutiques dépendant de la FDA.
Cette structure s'assure notamment que les produits pharmaceutiques respectent les lois fédérales en matière de sécurité.
"Tout le secteur pharmaceutique souffre en Bourse en Europe à la suite de cette nomination, qui pèse un peu car Vinay Prasad est perçu comme hostile au lobby pharmaceutique", décrypte un analyste. "Toutefois, son parcours académique est réputé, ce n'est pas une nomination fantaisiste", nuance-t-il.
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Sanofi souffre
"Le marché réagit négativement à la nouvelle, compte tenu de certains éléments concernant Prasad et sa position sur les vaccins Covid-19, le processus plus large d'approbation des médicaments, y compris les approbations accélérées et d'autres commentaires qui, à première vue, semblent être plus anti-industriels qu'amicaux", abonde auprès de Bloomberg, Jared Holz, analyste du secteur de la santé chez Mizuho Securities USA LLC.
Les replis des actions du secteur ont été prononcés à Wall Street, mardi soir, à la suite de cette nomination. Merck a perdu 4,6% dans la foulée de l'annonce, Pfizer 4,15% tandis que Moderna, spécialiste des vaccins, a plongé de 12,3%.
Les groupes européens sont également dans le dur, ce mercredi. Roche perd 1,6% à Zurich, Astrazeneca 2% à Londres.
À la Bourse de Paris, Sanofi accuse la plus forte baisse du CAC 40 en début d'après-midi, cédant 3,5%. Les États-Unis représentent approximativement 50% des revenus du groupe tricolore.
À noter que lors de la récente publication de ses résultats, le mois dernier, Sanofi n'avait pas donné d'indications claires sur le potentiel impact des droits de douane aux États-Unis.
"La direction n'a fourni aucune sensibilité à ce qu'elle considère comme un risque douanier théorique, mais a parlé de niveaux élevés de fabrication aux États-Unis pour des produits clés et d'une empreinte américaine croissante", relate UBS.
En novembre dernier l'annonce du vaccinosceptique Robert Kennedy Jr à la tête du département de la Santé dans l'administration Trump avait déjà mis sous pression les groupes de santé européens en Bourse.
Ancien avocat en droit de l'environnement, Robert Francis Kennedy Jr, a propagé des théories du complot sur les vaccins de Covid-19, établissant des liens prétendus entre vaccination et autisme. Ce en dépit de nombreuses études démontrant que cette association n'a pas lieu d'être.
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