PARIS (Reuters) - Sanofi-Aventis pense qu'il pourra racheter la société américaine de biotechnologies Genzyme à un prix raisonnable mais que le processus prendra du temps.

Chris Viehbacher, le directeur général du numéro six mondial de la pharmacie, a répété mercredi qu'il n'était pas pressé de réaliser l'acquisition du spécialiste du traitement des maladies rares, qui a rejeté son offre de 18,5 milliards de dollars (14,5 milliards d'euros).

"Je ne pense pas qu'ils soient pressés et nous ne le sommes pas non plus", a-t-il dit au cours d'une conférence organisée par Bank of America-Merrill Lynch.

Il a ajouté que rien ne poussait à accélérer l'allure puisque qu'aucune société ne devrait, selon lui, faire de contre-offre sur Genzyme.

Chris Viehbacher, qui a lancé pas moins de 33 partenariats ou acquisitions depuis son arrivée à la tête de Sanofi en décembre 2008, a réaffirmé qu'il continuerait à faire preuve de discipline en la matière.

Interrogé sur l'éventualité d'une offre hostile sur Genzyme, le directeur général de Sanofi a répondu qu'il était "trop tôt pour spéculer sur le sujet".

Selon lui, rien d'inattendu ne devrait être révélé par un examen des comptes ("due diligence") de Genzyme. La société américaine a dû interrompre l'an dernier la production de deux de ses principaux médicaments, le Cerezyme et le Fabrazyne, en raison de problèmes de contamination de ses usines.

"Tout est raisonnablement transparent, je n'entrevois pas beaucoup de difficultés", a dit Chris Viehbacher.

Le directeur général a dit avoir rencontré près de la moitié des actionnaires de Genzyme à New York la semaine dernière, et a remarqué qu'"il est plus facile de rencontrer les actionnaires que la direction du groupe". "Mais nous espérons que cela pourra changer bientôt", a-t-il ajouté.

Les analystes considèrent que le niveau de dette de Sanofi (6,2 milliards d'euros au 30 juin 2010) lui permet de relever son offre sur Genzyme par rapport aux 69 dollars qu'il propose actuellement. Des sources font même état d'une nouvelle offre à 71 euros, ce que Sanofi dément.

Chris Viehbacher a déclaré à plusieurs reprises qu'il visait des acquisitions qui pourraient aller jusqu'à 20 milliards de dollars.

Caroline Jacobs, Noëlle Mennella pour le service français, édité par Dominique Rodriguez

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