par Noëlle Mennella
PARIS (Reuters) - Sanofi-Aventis a finalement décidé d'arrêter tous ses essais en cours sur l'Acomplia, son traitement contre l'obésité, au terme d'un développement qui a duré douze ans et consommé plusieurs centaines de millions d'euros.
Dans un communiqué publié mercredi, le n°4 mondial de la pharmacie dit avoir pris cette décision "suite aux demandes récentes de certaines autorités de santé nationales" mais précise qu'elle ne modifie pas ses perspectives pour 2008.
Le 23 octobre dernier, l'agence européenne du médicament a imposé un nouveau revers au médicament en recommandant la suspension de son autorisation de commercialisation car, selon elle, l'Acomplia provoque deux fois plus d'effets secondaires psychiatriques que lors des études cliniques.
Le laboratoire avait alors déclaré qu'il poursuivrait ses programmes de développement clinique dans le traitement du diabète et des maladies cardiovasculaires.
En juin 2007, les Etats-Unis, où le groupe comptait réaliser les deux tiers des trois milliards de dollars de ventes annuelles visées, avaient déjà refusé d'autoriser l'Acomplia.
PEU D'IMPACT EN BOURSE
L'Acomplia n'a généré qu'un chiffre d'affaires de 81 millions d'euros sur les neuf premiers mois de 2008 et Sanofi a d'ailleurs indiqué que l'impact total sur son résultat annuel net 2008 serait inférieur à 50 millions d'euros.
La Bourse, qui avait sanctionné l'annonce des autorités sanitaires européennes par une chute de près de 7%, a peu réagi à l'annonce de mercredi que les analystes attendaient. Vers 16h30, elle perdait 3,43% à 47,6 euros.
"La décision d'abandonner l'Acomplia était déjà prise en compte dans les prévisions" des analystes, commente Ben Yeoh (Dresdner Kleinwort).
Des analystes ont considéré qu'"à toute chose malheur est bon" car "la fin de l'histoire d'Acomplia" - sur lequel Gérard Le Fur, directeur général, avait fondé beaucoup d'espoirs et dont il avait piloté les travaux de recherche - pourrait constituer un symbole.
En septembre dernier, les grands actionnaires de Sanofi décidaient de débarquer Gérard Le Fur et de le remplacer dès le 1er décembre par Chris Viehbacher, venu de GlaxoSmithKline.
"Emblématique de l'ère Le Fur, l'Acomplia s'éteint alors que son géniteur quitte la présidence : un symbole. Il sera sans doute plus facile au niveau management de tourner cette page et d'imposer de profonds changements, notamment en recherche et développement", commentait en octobre un analyste de Raymond James Euro Equities.
Avec la contribution de Caroline Jacobs, édité par Jean-Michel Bélot
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