par Noëlle Mennella et Pascale Denis
PARIS (Reuters) - Sanofi-Aventis annonce la signature d'un accord en vue de l'acquisition de la société de biotechnologie française Fovea ainsi qu'un accord mondial de licence avec l'américain Merrimack sur un anticorps en cancérologie.
Ces opérations, qui s'inscrivent dans la stratégie du n°4 mondial de la pharmacie visant à compenser les pertes liées à l'expiration de plusieurs brevets clés d'ici 2013, ont été bien accueillies par les analystes.
A 9h30, l'action Sanofi gagnait 0,9% à 50,60 euros, quand le CAC 40 et l'indice sectoriel européen prenaient 0,4% et 0,35% respectivement.
Chez Oddo Securities, Jean-Jacques Le Fur juge que les deux nouvelles sont positives "car elles s'inscrivent dans la stratégie que le groupe s'est fixée de renforcer son portefeuille de produits en développement".
Il observe aussi que Sanofi "revient dans le champ des biotech et dans l'oncologie" tout en notant que les produits concernés par l'opération Merrimack sont "en phase précoce de développement".
La valorisation de Fovea, spécialisée en ophtalmologie, pourrait atteindre 370 millions d'euros au maximum, incluant un paiement initial immédiat et des paiements d'étape liés à chacune des trois molécules en développement.
Créée en 2005, la société dispose d'un portefeuille de trois produits en développement clinique et de plusieurs programmes de recherche en cours sur le traitement des maladies de la rétine.
OPPORTUNITÉ MAJEURE
"Fovea représente une opportunité majeure pour Sanofi-Aventis en ophtalmologie, un domaine très prometteur, où les besoins médicaux non satisfaits sont importants et dont la croissance est portée par le vieillissement de la population", commente Chris Viehbacher, directeur général du groupe dans un communiqué.
Dans une interview publiée ce jeudi dans les Echos, il souligne que Sanofi minimise financièrement les risques en limitant son premier versement à 90 millions d'euros, le prix final dépendant du développement des médicaments.
Alors que des rumeurs de marché courent sur un éventuel intérêt de Sanofi pour l'américain Allergan, surtout connu pour le Botox, son produit réducteur de rides, Chris Viehbacher observe que l'acquisition de Fovea "prouve que nous pouvons entrer sur le marché de l'ophtalmologie sans passer par Allergan".
Le directeur général ajoute que "la même prudence vaut pour (le) partenariat en oncologie (conclu) avec l'américain Merrimack", pour lequel le groupe effectuera un premier versement de 60 millions de dollars, le montant total de l'opération pouvant atteindre 470 millions de dollars si le médicament arrive sur le marché.
Cet accord mondial exclusif de licence et de collaboration avec Merrimack porte sur un anticorps en cancérologie (MM-121) actuellement en phase 1 de son développement clinique.
RATIOPHARM ÉCARTÉ
Sanofi bénéficiera d'une licence exclusive pour développer, fabriquer et commercialiser MM-121. Merrimack conservera des droits éventuels de co-promotion aux Etats-Unis.
La somme initiale de 60 millions de dollars concerne les droits de recherche, de développement, de fabrication et de commercialisation.
Merrimack recevra des paiements d'étape pouvant atteindre 410 millions de dollars, selon les progrès accomplis en termes de développement et d'enregistrement, de même que des redevances sur les ventes mondiales du produit et des paiements additionnels d'un montant maximal de 60 millions de dollars, selon les ventes mondiales du produit.
Dans son interview aux Echos, Chris Viehbacher répète que Sanofi entend continuer à se renforcer dans les pays émergents sur les produits génériques et écarte l'idée d'un rachat de l'allemand Ratiopharm.
Cette société "ne présente pas le même intérêt" pour Sanofi car elle fabrique "des produits substituables, pour lesquels les pharmaciens se livrent à une guerre des prix", de sorte que "les prix sont très bas et les marges faibles".
A la mi-septembre, le groupe familial allemand Merckle a officiellement lancé le processus de cession de sa filiale Ratiopharm, le numéro quatre mondial des génériques, huit mois après le suicide de son fondateur et dirigeant Adolf Merckle.
Une quinzaine de candidats possibles ont déjà été évoqués dont Sanofi-Aventis, les américains Pfizer et Mylan, l'israélien Teva, le suisse Novartis ou encore le fonds suédois EQT. L'opération pourrait atteindre jusqu'à 3,0 milliards d'euros.
Edité par Pascale Denis
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