(BFM Bourse) - Le profil défensif de Sanofi-Aventis, loué par les investisseurs depuis de nombreux mois, semble sérieusement écorné. Une note des analystes d'UBS a mis hier le feu aux poudres en évoquant des préoccupations du monde médical au sujet d'un potentiel effet cancérigène de l'anti-diabétique Lantus, l'un des blockbusters du groupe pharmaceutique français.

Des inquiétudes aux conséquences financières potentiellement importantes. « Lantus, c'est 12% des ventes estimées du groupe en 2009 et 30 points de base de la croissance estimée des ventes de Sanofi-Aventis entre 2010 et 2015 », a souligné vendredi Morgan Stanley. Prenant la mesure de la menace, le courtier a abaissé sa recommandation sur Sanofi-Aventis, de « Surpondérer » à « Pondération égale », et son objectif de cours, de 58 à 48 euros. De même, JP Morgan a dégradé sa recommandation sur la valeur, de "Surperformance" à "Neutre". Au vu du risque, Jefferies a réitéré son opinion « Neutre » et son objectif de cours de 42 euros.

En revanche, en l'absence de détails sur le supposé caractère cancérigène de Lantus, Credit Suisse a confirmé ses prévisions de résultats ainsi que sa recommandation « Surperformance » sur Sanofi-Aventis. Même son de cloche chez Oddo, qui a réitéré sa recommandation « Achat » sur la valeur, le courtier estimant qu' « il est urgent d'attendre avant de tirer des conclusions hâtives d'autant que pour le moment les éléments disponibles sont en faveur du produit ». Oddo rappelle en effet que des données cliniques sur 70 000 patients n'ont rien révélé en matière de cancérogénicité du produit.

L'action Sanofi-Aventis a néanmoins plongé vendredi de 8,1% à 40,85 euros. « Les patients et les investisseurs ont tendance à réagir avant de se poser des questions », explique Morgan Stanley.