PARIS (Reuters) - L'Oréal déclare ne pas être pressé de vendre sa part dans Sanofi-Aventis, qui constitue une part importante des réserves que le groupe peut mobiliser pour une acquisition d'envergure.

"Nous n'avons pas hâte de nous désengager (de Sanofi-Aventis)", a déclaré Lindsay Owen-Jones, président du numéro un mondial des cosmétiques, à l'occasion de l'assemblée générale de ses actionnaires.

Il a cependant rappelé que cette participation était "considérée comme une forme de réserve (...), un investissement financier plus qu'opérationnel".

"Une acquisition (...), c'est la priorité", a-t-il également indiqué, interrogé sur l'utilisation des 10,0 milliards d'euros de réserves (y compris la part dans Sanofi) dont dispose L'Oréal.

Le groupe détient 8,6% du capital de Sanofi, valorisés au cours actuel à environ 6,13 milliards d'euros.

Jean-Paul Agon, directeur général, a quant à lui réaffirmé que le groupe restait "en permanence et de façon systématique à la recherche de possibles acquisitions", qui ne débouchent pas toujours car "peu de dossiers sont intéressants".

Il a également indiqué que les dépenses publicitaires, qui avaient augmenté pendant la crise pour atteindre 30,8% du chiffre d'affaires, seraient stabilisées en 2010, et que les gains de productivité réalisés par le groupe pourraient ainsi se répercuter sur les niveaux de marges.

Seule allusion aux dissensions au sein de la famille Bettencourt, qui détient 31% du capital de L'Oréal, Lindsay Owen-Jones a déclaré que "contrairement à ce qui a pu être dit, il y a une fidélité et une loyauté totale de tous les membres (du conseil)".

Françoise Bettencourt Meyers a entamé une action en justice contre un ami de sa mère Liliane Bettencourt, François-Marie Banier, qu'elle accuse d'abus de faiblesse après qu'il a reçu, sous forme d'oeuvres d'art ou de contrats d'assurance-vie, des dons s'élevant à près d'un milliard d'euros. Le procès doit avoir lieu en juillet.

Le titre L'Oréal a récemment flambé sur l'anticipation d'une possible cession des parts de la famille Bettencourt à Nestlé, autre grand actionnaire de L'Oréal avec 30% du capital, si Liliane Bettencourt devait être considérée par la justice comme irresponsable de ses actes.

A la Bourse de Paris, le titre se traite à 82,05 euros vers 14h40, en baisse de 1,7%, alors que le CAC cède 1,7% également. Avec un gain de 5,2% depuis janvier, la valeur sous-performe l'indice européen diversifié des biens de consommation qui avance de 12,3% sur la période.

Pascale Denis, édité par Dominique Rodriguez

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