PARIS (Reuters) - Le titre Rodriguez Group opère un rebond à la Bourse de Paris, bien que le groupe de yachts de luxe, lourdement déficitaire cette année, n'ait guère rassuré les analystes sur la viabilité de son modèle.

Le titre prend 6,55% à 1,79 euro vers 12h15, signant la plus forte hausse du SRD, après avoir perdu 92% de sa valeur depuis janvier.

Le concepteur et maître d'oeuvre de yachts a annoncé mercredi soir ne plus respecter ses covenants bancaires et avoir entamé des discussions sur une restructuration de sa dette (150 millions d'euros, pour des fonds propres de 79 millions).

Il a assuré que sa trésorerie lui permettait de "passer le point bas" qui se situait en général en février pour le groupe.

Rodriguez, très impacté par l'aggravation de la crise financière, a vu son chiffre d'affaires plonger de plus de 70% au 4e trimestre de son exercice 2007-2008 en raison de l'annulation de nombreuses commandes de bateaux et a, comme anticipé par les analystes, essuyé une lourde perte annuelle.

"Il peut y avoir des rachats de gens qui avaient vendu à découvert dans l'optique d'un dépôt de bilan. Les chiffres ne sont pas bons, mais avec la renégociation des dettes, la société a encore le droit de respirer un peu", commente un trader.

Les analystes de CM-CIC Securities jugent quant à eux que "la dégradation de l'environnement et la difficulté à trouver des solutions globales hypothèquent durablement les capacités de l'entreprise".

Ils estiment que la visibilité reste "très faible" sur Rodriguez et que "seule une augmentation de capital réservée serait à même de fournir une issue rapide à la crise aigüe que traverse le groupe".

D'autres analystes, qui mettent en exergue le manque de visibilité sur l'évolution du carnet de commandes, dans un environnement économique très défavorable, s'interrogent aussi sur un possible impact de l'affaire Madoff, dont la fraude à grande échelle a touché bon nombre de clients très fortunés, clients de ce type de bateaux.

Pascale Denis, édité par Jean-Michel Bélot

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