par Benoît Van Overstraeten

BRUXELLES (Reuters) - Renault entend profiter des contraintes croissantes en matière de propreté des véhicules, qui répondent aux préoccupations grandissantes des consommateurs en matière d'environnement.

"L'environnement est devenue une vraie opportunité pour Renault sur le long terme", a déclaré Alice de Brauer, directeur du plan environnement au sein du constructeur, lors d'un entretien accordé à Reuters à l'occasion du salon automobile de Bruxelles.

Elle a ajouté que Renault était bien parti pour atteindre l'objectif du million de voitures vendues émettant moins de 140 grammes de dioxyde de carbone (CO2) par kilomètre d'ici 2009, dont un tiers émettant moins de 120 g/km.

Sans donner de chiffre précis pour 2007, Alice de Brauer a déclaré qu'il dépasserait les 800.000 - contre 780.000 en 2006. Pour arriver à réduire les émissions des véhicules, Renault n'a pas trouvé de "technologie magique" mais a mis en place toute une palette de mesures.

"On a transformé 148 versions de voitures, c'est-à-dire on a retravaillé la masse, l'aérodynamisme, les frottements sur les modèles de série. On a introduit la chasse au gramme, tout le monde a compris qu'il n'y a avait pas de technologie magique et qu'il y a tout un ensemble qui font qu'on allait gagner des grammes", a souligné Alice de Brauer.

Depuis deux ans, chaque salon automobile est placé sous le signe de l'écologie, tous les acteurs du secteur mettant en avant leurs solutions pour rendre les voitures moins polluantes, comme par exemple l'hybride de Toyota ou le filtre à particules de PSA Peugeot Citroën.

Renault a imaginé un label "Eco 2" apposé aux voitures émettant moins de 140 g/km, fabriquées avec au moins 5% de matières plastiques recyclées, recyclables à 95% et construites dans des usines bénéficiant d'une norme ISO spécifique.

RESEAU ECOLOGIQUE

La Commission européenne veut contraindre les constructeurs automobiles à abaisser les émissions de dioxyde de carbone des nouvelles voitures à une moyenne de 130 g/km à l'horizon 2012, contre 161 g/km en 2004.

En France, les achats d'automobiles neuves sont soumis depuis début décembre à un "bonus-malus écologique" en fonction de leur niveau d'émission de C02. Les particuliers devront ainsi acquitter une taxe de 200 à 2.600 euros pour les modèles neufs émettant plus de 161 g de CO2 par kilomètre et bénéficieront au contraire d'une prime de 200 à 5.000 euros pour des voitures rejetant de plus faibles quantités.

"Pour avoir une technologie sur votre voiture qui soit diffusée de masse, il faut que le client s'y retrouve. Il va s'y retrouver s'il paye quelque chose qui correspond à un gain. Ce gain c'est deux choses, le carburant et les logiques de taxation", a déclaré Alice de Brauer.

Celle-ci ne dispose pas réellement d'un budget propre - même si 700 millions d'euros ont été consacrés à la recherche "environnementale" dans le cadre du dernier plan en date Renault-Nissan - ni d'une structure à part. Elle part au contraire du principe que les préoccupations écologiques doivent être diffusées dans tous les recoins de l'entreprise.

"La philosophie de base c'est qu'il ne faut pas faire de l'environnement une question à part mais il faut mettre l'environnement dans toutes les questions (...) des milliers d'ingénieurs Renault ont intégré l'environnement et là, je pense que nous ne sommes pas beaucoup", a-t-elle souligné.

Alice de Brauer dispose de 2.000 "responsables environnement" travaillant à tous les niveaux et dans toutes les parties du groupe, dont 250 "têtes de réseau".

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