par Guy Faulconbridge et Anton Dorochev
MOSCOU (Reuters) - Renault a signé l'accord définitif qui lui permettra au premier semestre d'entrer dans le capital de son homologue russe AvtoVAZ, le fabricant de la Lada, contre un investissement d'un peu plus d'un milliard de dollars (660 millions d'euros).
AvtoVAZ compte sur Renault et son président, Carlos Ghosn, crédité du succès du redressement du japonais Nissan, pour relancer la célèbre Lada fabriquée sur le site de Togliatti, sur la Volga.
Le président de Renault, qui avait conclu avec le groupe russe un accord de principe en ce sens le 8 décembre dernier, va entrer au conseil d'administration d'AvtoVAZ avec Patrick Pélata et Thierry Moulonguet, l'un et l'autre directeur général-adjoint de Renault.
Le prix payé par Renault constitue l'un des plus gros investissements d'une société française en Russie après l'accord conclu l'an dernier entre Total et la société russe d'exportation de gaz Gazprom pour développer le gisement géant de Chtokman.
Il s'agit aussi du plus important placement effectué par un constructeur automobile étranger sur le marché automobile russe, en plein boom ces dernières années. La quasi-totalité des grands constructeurs mondiaux ont ouvert ou se sont engagés à ouvrir de nouvelles usines dans le pays.
La Russie est en forte croissance économique depuis neuf ans, grâce notamment aux matières premières qu'elle exporte, dans les hydrocarbures et les métaux.
Selon les analystes, la Russie pourrait devenir rapidement le premier marché automobile européen.
AvtoVAZ est confronté à une baisse de ses ventes alors que les Russes, dont le pouvoir d'achat augmente, ont tendance à se tourner vers les marques étrangères. Mais c'est ce même pouvoir d'achat qui fait de la Russie une cible de premier choix pour les grands constructeurs automobiles mondiaux.
DOUBLER LA PRODUCTION D'AVTOVAZ
"La Russie est l'un des marchés les plus convoités dans le monde pour les constructeurs automobiles", a déclaré Carlos Ghosn.
"Je suis très heureux que Renault ait été choisi parmi de nombreux candidats pour être le partenaire stratégique exclusif du premier constructeurs automobile russe", a-t-il ajouté.
Renault a l'intention de pratiquement doubler la production d'AvtoVAZ pour la porter à 1,5 million d'unités d'ici 2014, avec des modèles Lada mais aussi Renault.
Le groupe français va payer un milliard de dollars pour ses 25% (plus une action) plus 166 millions de dollars supplémentaires en fonction des résultats 2008-2009 d'AvtoVAZ.
AvtoVAZ avait déjà un partenariat avec GM depuis les années 90 , pour produire notamment les véhicules tous-terrains Niva.
A un moment contrôlé par sa direction, AvtoVAZ est revenu dans le giron de l'Etat ces dernières années, le Kremlin souhaitant garder la main sur les actifs industriels jugés stratégiques.
Le groupe est contrôlé à la fois par l'exportateur d'armes russe Rosoboronexport, filiale de la société publique Russian Technologies et par le courtier Troïka Dialog.
Renault va acheter sa participation auprès de Troïka, qui va aussi mettre en Bourse à l'automne jusqu'à 25% du restant de sa participation dans AvtoVAZ pour rendre l'action plus liquide.
Sur le long terme, Russian Technologies et Renault seront actionnaires à parts égales dans AvtoVAZ avec 25%, précise un communiqué.
Après son entrée dans AvtoVAZ, Renault prévoit de produire sept millions de véhicules par an. Le groupe français prévoit de consolider les résultats d'AvtoVAZ dans ses comptes.
Renault, avec Nissan, est le numéro trois mondial de l'automobile, derrière General Motors et Toyota.
Version française Danielle Rouquié
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