PARIS (Reuters) - Renault a l'intention de former une coentreprise en France avec Sita, la filiale spécialisée dans la gestion de déchets du groupe Suez, en vue d'une collaboration industrielle dans le recyclage des voitures en fin de vie.
Confirmant des informations déjà transmises à Reuters dans l'après-midi, le constructeur automobile a précisé qu'il envisageait de participer à une structure contrôlée à 50-50 avec Sita et que la société ainsi constituée prendrait le contrôle d'Indra Investissements S.A.S, un spécialiste du secteur de la déconstruction automobile qui emploie 180 salariés.
Les états-majors de Renault, Suez et Sita ont refusé de communiquer le prix du rachat d'Indra Investissements et de fournir des objectifs financiers. Ils ont toutefois indiqué prévoir un investissement de l'ordre de 100 millions d'euros sur cinq ans, essentiellement financé par la coentreprise.
"Nous confirmons notre engagement dans l'environnement", a déclaré Alice de Brauer, directeur du plan environnement chez Renault.
"Cette démarche vise à atteindre une 'valorisation' de 95% du poids des voitures qui arrivent en fin de vie et qui est attendue dans tous les pays européens en 2015 (en vertu de la directive de l'Union européenne VHU 2000/53, ndlr)", a-t-elle ajouté.
Concrètement, il s'agit pour les industriels de collecter les véhicules, de les "dépolluer", d'extraire des pièces détachées et des matériaux susceptibles d'être réutilisés ou transformés.
"La réglementation n'impose absolument pas aux constructeurs de s'impliquer directement. Cependant, Renault considère que pour réussir le défi de 2015, il faut accélérer la mise en oeuvre du recyclage dès aujourd'hui. Nous considérons que nous avons un rôle à jouer", explique Alice de Brauer.
Christophe Cros, P-DG de Sita France, a estimé à 1,2 million le nombre de véhicules susceptibles d'entrer dans la catégorie dite de fin de vie. "Notre ambition est de traiter 150.000 de ces véhicules par an", a-t-il dit.
Les grands constructeurs automobiles multiplient les démarches dans le développement durable pour améliorer leur image auprès de consommateurs de plus en plus sensibilisés aux thématiques environnementales.
Mercredi, la secrétaire d'État à l'Écologie, Nathalie Kosciusko-Morizet, a signé avec les manufacturiers, les distributeurs de pneumatiques et les professionnels du déchet un accord pour faire disparaître les stocks de pneus usagés répartis sur le territoire français.
Matthias Blamont
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