PARIS (Reuters) - L'aggravation de la crise a particulièrement pesé sur les ventes de voitures qui ont plongé de 15,8% en France en décembre, parvenant cependant à limiter leur baisse à 0,7% sur l'ensemble de l'année.
Les immatriculations de voitures particulières neuves ont ainsi reculé à 153.692 unités le mois dernier, selon les chiffres publiés lundi par le Comité des constructeurs français d'automobiles (CCFA), et ce malgré l'instauration par le gouvernement, début décembre, d'une "prime à la casse" de 1.000 euros.
Affectés par la baisse de la demande, liée à un accès au crédit plus difficile et à un fort recul du moral des ménages, les constructeurs ont pris des mesures sans précédent de chômage partiel.
Renault, PSA et l'équipementier Faurecia prévoient de supprimer plusieurs milliers d'emplois en France en raison de la baisse de leurs ventes.
Sur l'ensemble de l'année, l'industrie automobile française a cependant mieux résisté que d'autres, grâce au "bonus-malus" écologique mis en place début 2008 qui a dopé les ventes de petites voitures au premier semestre.
Le secteur attend, d'ici à la fin du mois, les détails d'un plan d'aide promis par le président Nicolas Sarkozy.
Dévoilé début décembre par le gouvernement, le plan de relance de l'économie de 26 milliards d'euros intègre des aides au secteur automobile comme l'instauration d'une prime à la casse pour les voitures de plus de dix ans, la création d'un fonds de 300 millions d'euros pour financer les restructurations chez les petites sous-traitants et l'octroi de garanties pour le financement des filiales de crédit des constructeurs français.
L'année 2009 ne s'annonce guère brillante et les constructeurs européens redoutent une année difficile. Les patrons de Renault, Nissan et Fiat ont d'ores et déjà dit s'attendre à un nouveau déclin du marché l'an prochain.
"Si le bonus-malus écologique est une mesure destinée à durer, son effet va certainement s'estomper en 2009", estiment les économistes de BNP Paribas qui disent tabler sur "une baisse nettement plus forte du marché en 2009".
Carlos Ghosn, directeur général de Renault et président de l'Association des constructeurs européens d'automobiles (ACEA), a jugé la situation du secteur "bien plus grave" que lors des années 1992-1993, qui avaient nécessité cinq années de convalescence.
Pascale Denis, édité par Jacques Poznanski
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