(BFM Bourse) - La présentation par le groupe automobile, également propriétaire des marques Dacia ou Alpine, de son plan pour réduire ses coûts fixes de plus de 2 milliards d'euros sur trois ans est sanctionnée vendredi en Bourse. L'envolée de 17,5% du cours mercredi est en grande partie effacée.
Qualifié de "vital" pour garantir une performance solide et durable de l'entreprise, le projet de restructuration du groupe Renault passant par la suppression de près de 15.000 postes dans le monde reçoit un mauvais accueil en Bourse. L'action flanche de 5,75% à 20,64 euros vers 12h30, après avoir progressé tout au long de la semaine (dont un bond de 17,5% mercredi, l'une des plus fortes hausses de son histoire) à la faveur des rumeurs anticipant les annonces officialisées par la direction ce vendredi.
Le plan présenté par la directrice générale (par intérim) Clotilde Delbos revient à tirer un trait sur l'ère Ghosn, en mettant l'accent sur la profitabilité plutôt que sur l'expansion à tous crins de l'entreprise, quitte à diminuer significativement la capacité de production de véhicules (-10% d'ici à 2022, -18% en 2024). L'objectif est de "renforcer la résilience de l’entreprise en privilégiant la génération de cash flow, tout en maintenant le client au centre des priorités", selon les termes du communiqué présentant les grandes lignes.
Ce projet implique une révision drastique des priorités stratégiques et de l'organisation de la production, entraînant la suppression de 4.600 postes en France et 10.000 environ dans le reste du monde. La question de l'emploi faisant l'objet de l'attention évidente du gouvernement, le constructeur devra s'efforcer d'atteindre cet objectif sans licenciements secs, au travers de mesures de reconversion, de mobilité interne et de départs volontaires. Au bout du compte, Renault espère être en mesure de réduire de 20% sa base de coûts fixes, soit plus de 2 milliards de coûts éliminés d'ici à 2022.
La mise en oeuvre de ces mesures coûtera 1,2 milliard au total, dont environ 400 millions cette année et 600 millions en 2021.
Pour financer ces efforts, le groupe compte notamment sur un prêt garanti par l'Etat de 5 milliards d'euros dont la finalisation est attendue très prochainement. En revanche, Clotilde Delbos a écarté tout renforcement des fonds propres au travers d'une augmentation de capital.
En parallèle, Renault réduira également ses investissements.
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