(Cercle Finance) - Renault figure largement en tête du palmarès des plus fortes baisses du CAC40 ce jeudi. Placés depuis plusieurs mois dans l'attente de la présentation du plan à moyen terme de Carlos Ghosn, aux commandes du conseil d'administration de Renault depuis avril 2005, les investisseurs 'vendent la nouvelle'. On parle généralement de bonne nouvelle, alors que les informations communiquées comportent un certain nombre d'éléments décevants, à commencer par les résultats financiers de 2005.
Bien que considérée comme un non événement depuis l'avertissement du 17 novembre, la publication des comptes annuels a déçu certains analystes. La marge opérationnelle est tombée à 3,2% alors que par exemple, la société de Bourse Fideuram Wargny anticipait une marge de 3,3%. Ce niveau de marge opérationnelle est toutefois globalement 'en ligne' avec les prévisions très resserrées des analystes. Citigroup Smith Barney et Morgan Stanley tablaient ainsi respectivement sur des marges de 3,2% et 3,1%.
La prévision d'une marge opérationnelle 2006 de 2,5% reflète les difficultés actuelles du marché automobile. Certes, la communauté financière savait que Carlos Ghosn, en dépit d'une aura exceptionnelle liée à ses parcours impressionnants chez Michelin et Nissan, ne pourrait empêcher un nouveau glissement des résultats en 2006. Mais l'ampleur du tassement de la marge a dépassé les attentes de certains analystes, à l'exception notable de UBS qui anticipait une marge de 1,9%.
Ce déclin accéléré de la rentabilité du groupe s'explique par des facteurs cependant bien identifiés. 'Renault est beaucoup trop dépendant des ventes d'un seul modèle, la gamme Mégane, dans un pays, la France', déclarait ainsi Carlos Ghosn en novembre dernier, donnant les premières pistes de son action à venir. Les analystes s'accordent d'ailleurs pour estimer que la Megane, qui représente environ 35% des volumes, constitue les 2/3 du profit des activités automobiles du groupe. La baisse des volumes de ventes de ce modèle, arrivé à la moitié de son cycle de vie, engendre une rapide détérioration du mix produits.
Pour remédier à cette situation, le plan à trois ans qui était prévu s'est finalement transformé en contrat 2009 présentant des perspectives à quatre ans. Son contenu, articulé autour de trois engagements majeurs, n'en demeure pas moins ambitieux.
Tout d'abord, Renault vise une marge opérationnelle de 6% à l'horizon 2009, ce qui est nettement supérieure à la moyenne des constructeurs généralistes européens de 3-4%. Le groupe prévoit notamment une réduction des coûts d'achat de 14% sur trois ans, sachant que le domaine des achats représente près de 50% des coûts d'un constructeur.
En second lieu, Carlos Ghosn table sur une croissance des ventes de 800 000 véhicules entre 2005 et 2009, grâce à 'une offensive produits inédite dans l'histoire de Renault', avec le lancement prévu de 26 produits d'ici 2009, la moitié de ces lancements constituant une extension de la gamme actuelle. Les nominations intervenues dans l'organigramme de Renault depuis l'arrivée de Carlos Ghosn à sa tête, en particulier celle de Patrick Pelata, laissaient présager une telle offensive dans le domaine des produits. De nombreux lancements sont prévus dans le haut de gamme et sur de nouveaux créneaux (SUV, 4x4). Il s'agit de revaloriser l'identité de la marque via une meilleure attractivité des modèles afin de tirer un réel profit, en termes de marges, de l'accroissement attendu des parts de marché.
Un 'engagement qualité' est pris. L'expérience japonaise en matière de management de la qualité devra donc exercer son influence
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