SAINT-PRIEST, Rhône (Reuters) - Renault Trucks va bénéficier d'un prêt public de 250 millions d'euros dans le cadre du plan de soutien de l'Etat à la filière automobile, annonce le secrétaire d'Etat à l'Industrie, Luc Chatel.

En contrepartie, le P-DG de la filiale du suédois Volvo, Stefano Chmielewski, a assuré qu'il ne fermerait pas de site en 2009 tout en laissant entendre que si la crise persistait il faudrait peut-être "revoir la copie".

Devant Luc Chatel, il a déclaré que l'entreprise pouvait "tenir" cette année malgré des volumes de commandes "très bas".

"En 2009, il n'y aura pas de plans sociaux chez Renault Trucks, pas de fermeture de site, dans la ligne de ce que souhaite le gouvernement", a-t-il déclaré au siège de l'entreprise, à Saint-Priest (Rhône).

"Renault Trucks s'engage à pérenniser et à sécuriser ses sites de recherche et développement. Grâce à la possibilité de chômage partiel étendu, nous allons pouvoir tenir", a-t-il ajouté.

Renault Trucks emploie 14.000 personnes dans le monde, dont 11.000 en France.

Les volumes de commandes sont "équivalents en janvier et février à seulement 20% de ce qu'ils étaient l'année dernière à la même époque", a estimé le P-DG.

Selon Stefano Chmielewski, l'entreprise "devrait toucher le fond en mars et avril pour se stabiliser par la suite".

"Ensuite, l'activité devrait remonter", a-t-il espéré.

Après le départ du secrétaire d'Etat, le P-DG de Renault Trucks a laissé percer son pessimisme.

"Si la crise continue en 2010, soit le gouvernement nous donne les moyens de proroger les amortisseurs sociaux, soit on sera obligé de revoir la copie", a-t-il déclaré à la presse.

"Entre 20% et 25% des véhicules de nos clients restent à quai car ils n'ont rien à transporter, ils n'ont donc aucune raison de vouloir acheter des camions", a-t-il expliqué.

Renault Trucks a instauré des mesures de chômage partiel en mars dans la production (13 jours) mais aussi pour la première fois dans l'encadrement (cinq jours par mois).

Cette situation devrait durer au moins jusqu'en septembre, selon Stefano Chmielewski.

Catherine Lagrange, édité par Jean-Michel Bélot

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