par Matthias Blamont et Helen Massy-Beresford
PARIS (Reuters) - Poursuivant son offensive sur le véhicule électrique, axe majeur de sa stratégie pour l'avenir, l'alliance Renault-Nissan espère encore remporter cinq contrats fermes dans ce domaine en Europe d'ici à la fin de 2009.
Le troisième constructeur automobile nippon, dont le français Renault contrôle 44%, signait jeudi un accord avec les autorités de Monaco en vue de déployer un dispositif de "mobilité électrique" dans la principauté à partir de 2011. Nissan fournira des automobiles et du savoir-faire à la municipalité de Monte-Carlo, laquelle investira en retour dans des infrastructures dédiées.
Cette opération, qui devrait permettre aux véhicules verts de rivaliser sur le terrain avec les luxueuses berlines du Rocher, marque le deuxième contrat définitif de l'alliance en Europe après la concrétisation d'une offre remportée au Portugal en novembre dernier.
"En 2009, je dirais qu'il y aura au moins cinq nouveaux accords sur le véhicule électrique. Nous constatons qu'il y a un appétit grandissant, la confiance liée à un nouveau 'business model' donne des ailes aux municipalités européennes", a souligné Eric Nicolas, vice-président du conseil d'administration de Nissan, au cours d'une interview accordée à Reuters.
"A ce stade, nous ne pouvons pas communiquer en matière de volumes mais ce qui est très important pour nous, c'est de créer les conditions de démarrage du marché, d'un véritable 'momentum électrique'", a-t-il ajouté.
Thierry Koskas, directeur du programme véhicule électrique de Renault, avait indiqué à Reuters début mars que le constructeur visait la vente de plus de 100.000 véhicules électriques par an à partir de 2012 .
Renault et Nissan ont associé leurs efforts dans le développement à grande échelle de véhicules roulant à l'électricité. Les deux groupes envisagent de proposer plusieurs modèles équipés de batteries dont la technologie a été conçue par NEC.
Nissan devrait commercialiser ses premiers "EV's (Electrical Vehicles, ndlr)" en 2010 au Japon et aux Etats-Unis. Renault a pour sa part fixé à 2011 le début de l'aventure avec des lancements programmés en Israël, au Danemark et en France, où il travaille avec EDF.
MARCHÉ RUSSE "PLOMBÉ"
En attendant de proposer des véhicules zéro émission, les constructeurs doivent continuer à gérer la crise avec des marchés automobiles en forte baisse depuis le 1er janvier.
"Les volumes mondiaux affichent des décroissances de 25 à 30% avec -50% dans certains pays", a expliqué Eric Nicolas.
Selon lui, le manque de visibilité empêche toujours d'établir des perspectives précises.
Le dirigeant a néanmoins affirmé que Nissan tiendrait ses objectifs de réduction de stocks au titre de 2008-2009. Sur l'exercice qui s'achève au 31 mars, l'entreprise veut ramener le niveau de ses invendus à 480.000 véhicules. Ils atteignaient 720.000 à fin novembre 2008.
Nissan anticipe par ailleurs une perte opérationnelle annuelle de 180 milliards de yens (1,34 milliard d'euros) et va supprimer 20.000 postes dans le monde.
Alors que Renault et PSA Peugeot Citroën se sont inquiétés mercredi de la santé financière de leurs fournisseurs , Eric Nicolas a noté que ses équipes n'avaient pas à déplorer "d'incidents majeurs de nature à changer les plans de 2009 de façon importante."
Il a toutefois rappelé que Nissan éprouvait toujours des difficultés en Russie. Le pays était considéré avant le début de la crise comme particulièrement prometteur par une très grande majorité de groupes automobiles.
Pour Carlos Ghosn, président de Renault, la Russie devait devenir à court terme le premier marché automobile d'Europe devant l'Allemagne.
"En Russie, le marché, hors constructeurs russes, est complètement dépendant d'une liquidité devenue extrêmement rare. Pour l'instant, il est complètement plombé. On ne sait pas précisément de quoi l'avenir sera fait en matière de ventes automobiles dans les prochains mois", a prévenu Eric Nicolas.
Selon les analystes du cabinet Ernst & Young, les immatriculations de voitures neuves en Russie devraient plonger de 40 à 50% cette année.
Edité par Jean-Michel Bélot
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