PARIS (Reuters) - Des salariés des usines Renault ont débrayé jeudi en France à l'appel de la CGT pour protester contre les 4.000 suppressions d'emploi prévues par le constructeur automobile.
Le premier syndicat représenté chez Renault a été rejoint localement à Guyancourt (Aisne) et à Flins (Yvelines) par la CFDT et Sud, a précisé un responsable du premier syndicat au sein du constructeur automobile.
Ce mouvement s'est traduit par des débrayages d'une à deux heures et des rassemblements des salariés devant les usines au moment où était annoncé par la direction, devant les comités d'établissement, le nombre pour chaque site de départs volontaires envisagés.
Selon la direction, ces débrayages ont été peu suivis.
A 14h00, elle dénombrait 3% de grévistes à Flins, 4% à Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine), 2% à Grand-Couronne (Seine-Maritime), 4,7% à Guyancourt. La direction du groupe ne recensait pas de grévistes à Douai (Nord) et à l'usine de Sandouville (Seine-Maritime) 10% dans la matinée.
La CGT estime que plus de 2.000 personnes, sur les différents sites, ont répondu aux actions proposées par les syndicats. Localement, des syndicats Sud, CFDT ou FO ont rejoint le mouvement, précise-t-elle dans un communiqué.
Renault a détaillé mardi en comité central d'entreprise (CCE) un plan de 3.000 départs volontaires en France, auxquels vont s'ajouter un millier de départs à Sandouville. Une seconde annonce, portant sur 2.000 salariés en Europe, dont 900 en France, sera faite le 18 septembre, selon les syndicats.
La ministre de l'Economie, Christine Lagarde, a promis jeudi, au micro de France Inter, d'être "extrêmement attentive" à l'application du plan de réduction de postes.
CAP MAINTENU
Le directeur des ressources humaines de Renault assure de son côté, dans un entretien accordé au Parisien, qu'il y a "une grande écoute des organisations syndicales".
"Je me suis engagé à écouter les avis et nous pourrons apporter des modifications", dit-il.
Fabien Gâche, délégué syndical central CGT du groupe, a déclaré que son syndicat "ne ferait rien sans le personnel" et n'a pas exclu d'autres journées d'action.
Concernant les 2.000 suppressions de postes supplémentaires en Europe qui seront annoncées courant septembre, la CGT verra "à ce moment-là s'il est opportun d'organiser quelque chose avec des syndicats à l'échelle européenne", a-t-il dit.
Dans un communiqué, la fédération Force ouvrière de la métallurgie dénonce les 6.000 suppressions d'emplois prévues en Europe et exprime ses craintes pour l'avenir compte tenu de l'augmentation de la fabrication de modèles dans les pays à bas coûts.
En conséquence, elle demande au président de Renault, Carlos Ghosn, "d'annoncer clairement la stratégie industrielle du groupe, avec les futurs lancements de nouveaux modèles et les véhicules d'avenir, dont le véhicule électrique."
La CGT a rencontré mercredi Carlos Ghosn, qui a campé, selon elle, sur ses positions pour l'année 2009. "Il a réaffirmé sa volonté de garder le cap d'une marge opérationnelle de 6% en 2009 quoi qu'il arrive", a dit Fabien Gâche.
Malgré une rentabilité en progression, Carlos Ghosn a fortement revu à la baisse ses objectifs commerciaux pour 2009, ramenés de 3,3 millions à 3 millions de véhicules.
Le groupe invoque notamment le ralentissement des marchés européens et la performance moins bonne que prévu de la Laguna. Pour atteindre ses objectifs, Renault veut réduire ses frais de structure d'environ 10%.
Gérard Bon, édité par Gilles Trequesser
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