(BFM Bourse) - L'exercice 2008 s'est soldé pour Renault par une baisse du chiffre d'affaires de 7%, à 37,791 milliards d'euros. Le renversement brutal de la conjoncture a fait chuté les ventes de 28,7% au quatrième trimestre, au cours duquel "la crise financière s['est] propag[ée] à l'économie mondiale, absorbant ainsi pratiquement tous les acquis des trois premiers trimestres", explique le constructeur.

Alors qu'il affichait encore une hausse de 2,3 % à 20 942 millions d'euros au premier semestre 2008, le chiffre d'affaires a baissé de 2,2 % au troisième trimestre et chuté de 28,7 % au dernier trimestre.

L'impact de la crise économique s'est aussi lourdement fait sentir sur la rentabilité de l'entreprise. Alors que la marge opérationnelle s'élevait à 865 millions d'euros au premier semestre, soit 4,1 % du chiffre d'affaires, elle s'est dégradée au second semestre (-653 millions d'euros, soit - 3,9%) pour atteindre 212 millions d'euros, soit 0,6 % du chiffre d'affaires pour l'année.

"Dans cet environnement, les efforts de réduction de coûts ont été renforcés à tous les niveaux de l'entreprise", souligne Renault : 353 millions d'euros ont été économisés sur les achats, tandis que les frais généraux ont baissé de 121 millions d'euros.

La situation financière a souffert de l'évolution des performances financières de la société. Au 31 décembre 2008, l'endettement financier net des activités automobiles du groupe est monté à 7 944 millions d'euros, soit 40,9 % des capitaux propres, contre 9,5% des capitaux propres au 31 décembre 2007.

Pour 2009, Renault prévoit sans surprise "une détérioration des conditions de marché". La direction de la société est très claire sur le renoncement des engagements de Renault Contrat 2009 concernant les volumes et la marge opérationnelle, devenus "caducs" en raison de "cet environnement [qui] a conduit le groupe à centrer en priorité son action sur l'optimisation de son free cash flow".

En 2009, le groupe Renault aura ainsi pour priorités : la maîtrise des besoins en fonds de roulement, la concentration des investissements et des programmes de recherche et développement sur les projets stratégiques, l'accentuation de la politique de réduction des coûts fixes, et le renforcement des synergies opérationnelles avec Nissan.

Sans surprise depuis le plan d'aide de l'Etat au secteur automobile, le Conseil d'administration de Renault a décidé de proposer de ne pas verser de dividende sur les résultats 2008.

« L'industrie automobile garde tout son potentiel et devra sortir de cette crise notamment avec des produits plus respectueux de l'environnement et mieux adaptés à la nouvelle donne économique. L'automobile reste un produit irremplaçable. », a déclaré Carlos Ghosn, Président de Renault.