PARIS/DETROIT (Reuters) - Chrysler voudrait vendre d'importants actifs à Renault et à son affilié Nissan ainsi qu'à l'équipementier canadien Magna, apprend-on de sources proches de ces discussions, mais Renault dément que de telles discussions soient en cours.
Chrysler, numéro trois américain de l'automobile, est dans l'obligation de se restructurer après avoir obtenu 4 milliards de dollars de prêts fédéraux.
Juste avant l'intervention des pouvoirs publics américains pour sauver Chrysler et General Motors en décembre, des contacts avaient déjà eu lieu entre Chrysler, Renault et Nissan sur la vente de tout ou partie de l'américain.
Les discussions se sont accélérées ces dernières semaines, pour inclure la vente de la fameuse marque Jeep, ont indiqué à Reuters trois personnes au fait du dossier. Le groupe a acquis le constructeur AMC avec la marque Jeep auprès de Renault en 1987.
En outre, Chrysler a annoncé une alliance avec Nissan en avril dernier et a depuis longtemps des relations avec Magna.
Chrysler souhaite notamment céder à Magna une usine d'assemblage à Belvidere, dans l'Illinois, contre la promesse de contrat de production à long terme, ont indiqué les trois sources.
CHRYSLER DISCUTE AUSSI AVEC LA CHINE
Magna avait été l'un des candidats à l'acquisition de Chrysler quand il avait été vendu par Daimler au fonds d'investissements Cerberus Capital Management en 2007.
Par ailleurs, Chrysler est en discussion avec les constructeurs automobiles chinois Chery Automobile et Guangzhou Automobile pour leur vendre notamment la marque PT Cruiser, selon les trois sources.
Renault cherche à savoir si l'acquisition d'actifs auprès de Chrysler mettrait en péril l'accès du groupe aux financements publics, a déclaré une des sources.
Personne n'a voulu faire de commentaire chez Chrysler, Cerberus, Magna et Nissan.
Une porte-parole de Renault a démenti que des discussions soient en cours.
Elle a également démenti une information du Figaro selon laquelle le groupe français envisagerait de procéder à une émission d'obligations convertibles en actions d'un montant d'environ trois milliards d'euros et qui serait réservée à ses actionnaires.
"Renault dément tout projet d'obligation convertibles. Les discussions sur une aide à l'ensemble du secteur automobile français sont en cours et nous n'en connaissons ni la forme ni les montants", a-t-elle souligné.
Les ventes de Chrysler aux Etats-Unis ont chuté de 30% l'an dernier. Comme ses pairs, Renault doit faire face à une chute de la demande et aux inconvénients de l'euro et du yen forts.
Mercredi, le groupe laissé entendre qu'il pourrait supprimer 4.000 emplois chez sa filiale Dacia, qui fabrique la gamme Logan, en Roumanie.
Les ventes de Renault en volume ont reculé de 4,2% en 2008 et l'agence de notation Moody's Investors Service a placé mardi Renault sous surveillance pour un possible abaissement de note.
Poornima Gupta, Soyoung Kim, Kevin Krolicki à Detroit, Pascale Denis à Paris, version française Danielle Rouquié
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