PARIS (Reuters) - Carlos Ghosn répète jeudi dans l'Express qu'un élargissement de l'alliance Renault-Nissan n'est "sans doute pas d'actualité", compte tenu cette fois des conditions de marché.

"Quand un système fonctionne bien, je ne vois pas pourquoi on ne l'étendrait pas: potentiellement, il s'agit d'une perspective de création de valeur que l'on ne peut pas ignorer. Est-ce d'actualité? Sans doute pas, vu le chahut sur les marchés financiers", déclare le P-DG du constructeur automobile dans une interview.

En 2006, des discussions s'étaient tenues entre Renault, Nissan et General Motors mais n'avaient pas débouché.

L'année 2007 a vu la crise des prêts hypothécaires américains (supbrime mortgages) prendre une dimension mondiale, suscitant de très fortes tensions sur le marché du crédit aux entreprises.

Le dirigeant note également que l'un des objectifs du plan "Renault Contrat 2009", à savoir une augmentation des ventes de 800.000 véhicules sur la période 2005-2009, a généré des doutes au sein de la communauté financière, sans donner plus de détails.

"Lorsque nous avons élaboré ce plan, nous n'avons jamais espéré des conditions idéales: nous savions qu'il pouvait y avoir des coups durs! Le marché européen baisse plus que prévu, c'est vrai. D'un autre côté, les marchés russe ou brésilien progressent plus vite qu'anticipé", dit-il.

Renault a conclu en décembre le rachat de 25% du russe AvtoVAZ.

Revenant sur l'accord passé en janvier avec la start-up israélienne Project Better Place, lequel vise à commercialiser des voitures électriques en Israël à partir de 2011, Carlos Ghosn souligne que d'ici à cette date, "il y aura d'autres expériences, d'autres marchés et d'autres contrats."

L'action Renault s'inscrit en nette baisse jeudi à la Bourse de Paris et reculait de 4,98% à 67,9 euros vers 12h05 GMT. Au même moment, l'indice DJ Stoxx européen de l'automobile perdait 2,95%.

Renault publiera ses résultats annuels le 14 février prochain.

Matthias Blamont

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