par C. Jacob Kuncheria

NEW DELHI (Reuters) - Bajaj Auto, le deuxième constructeur indien de motos, annonce son intention delancer d'ici deux à quatre ans une petite voiture, probablement en coopération avec Renault et Nissan.

Cette annonce est intervenue deux jours avant la présentation officielle par Tata Motors de sa "voituredu peuple" à 2.500 dollars à l'occasion du salon automobile de New Delhi.

Renault et Nissan ont chacun de leur côté qu'aucun accord avec Bajaj n'avait pour l'instant été signé.

En octobre, Carlos Ghosn, le patron de Renault-Nissan, avait déclaré que le partenariat avec Bajajpourrait déboucher sur le lancement d'une voiture à 3.000 dollars (2.000 euros environ) destinée àrivaliser avec le modèle à 2.500 dollars de Tata Motors.

"Nous pensons que le monde évolue vers de petites voitures et de grosses motos et c'est dans cettedirection que nous allons", a déclaré mardi le directeur général du groupe indien, Rajiv Bajaj, lors d'uneconférence de presse.

Les petites voitures représentent deux tiers du marché automobile indien et leurs ventes devraientpratiquement doubler d'ici 2010 pour atteindre deux millions d'unités par an, grâce notamment audéveloppement la classe moyenne.

Ces perspectives attirent un grand nombre de constructeurs étrangers, parmi lesquels Volkswagen,Toyota Motor, Honda Motor, Fiat et Ford.

Selon Bajaj, le groupe négocie actuellement avec Renault et Nissan le développement en commun de lafuture voiture, dont il pourrait lui-même piloter la conception et la fabrication tout en utilisant des apportsdu français et du japonais.

"Dans l'hypothèse très, très improbable (d'un échec des discussions avec Renault et Nissan), noussommes bien déterminés à aller de l'avant", a ajouté Bajaj.

Une porte-parole de Renault à Paris a déclaré qu'aucun accord sur une voiture à bas prix n'avait étésigné avec Bajaj et un représentant de Nissan a expliqué que les discussions se poursuivaient avec Bajaj etRenault sur l'évolution du projet.

Il a confirmé qu'en cas de succès des négociations, le lancement aurait lieu d'ici deux à quatre ans.

MAHINDRA DIFFERE SON PROJET AVEC RENAULT-NISSAN

Parallèlement, un autre groupe indien, Mahindra & Mahindra, a annoncé mardi le report desinvestissements prévus dans un projet de coentreprise d'assemblage avec Renault et Nissan.

Il a précisé que ses deux partenaires maintenaient pour leur part ce projet, qui prévoit uninvestissement de près d'un milliard de dollars (680 millions d'euros) en sept ans dans la construction prèsde Chennai d'une nouvelle usine d'une capacité de 400.000 véhicules.

"M&M a depuis reconsidéré ses projets tandis que Renault et Nissan restent pleinement engagés dansleurs projets de développement industriel", déclare le groupe indien dans un communiqué.

En février de l'an dernier, Nissan avait annoncé rejoindre le projet déjà lancé par Mahindra et Renaultpour la construction d'une usine d'assemblage à Oragadam. La production devait initialement débuterdurant le second semestre 2009.

Mahindra, premier constructeur indien de véhicules utilitaires, a créé une autre coentreprise avecRenault pour assembler la Logan, la voiture à bas coûts du français, dans l'ouest de l'Inde. Il a assurémardi que les deux groupes entretenaient toujours "une relation forte".

Quant à Bajaj, il a expliqué espérer pouvoir utiliser les réseaux de concessions de Renault et Nissan pourcommercialiser à l'étranger le futur modèle, qui serait disponible en versions essence et diesel.

La voiture serait assemblée dans l'usine de Chakan, près de Pune, dans l'état du Maharashtra, dansl'ouest de l'Inde.

Le site, d'une capacité initiale de 250.000 véhicules, produira aussi des utilitaires légers, un marché surlequel Bajaj prévoit de se lancer en 2009.

Le groupe indien a vu ses ventes de deux-roues chuter de 19,1% sur la période avril-décembre 2007,une baisse supérieure à celle du marché global des deux-roues en Inde (-7,7% à 5,5 millions d'unités).

Bajaj est lié au japonais Kawasaki Heavy Industries par un accord de coopération technologique.

Version française Marc Angrand

Copyright (C) 2007-2008 Reuters