(BFM Bourse) - Le groupe de spiritueux est sous pression en Bourse alors qu'une victoire de Trump pourrait faire émerger le risque d'un rétablissement des droits de douane sur les importations de vins, de cognac et de whiskies écossais. Or, Rémy Cointreau est le groupe coté français le plus exposé à ce risque.

Déjà bien éprouvé par une conjoncture difficile, Rémy Cointreau perd plus de 5% à la Bourse de Paris alors que la victoire de Donald Trump fait émerger un nouveau risque pour le groupe de spiritueux.

Rémy Cointreau a été identifiée comme l'une des sociétés les plus susceptibles de souffrir de mesures protectionnistes figurant dans le programme du candidat républicain. Il risque de rétablir les droits de douane sur les importations de vins, de cognac et de whiskies écossais. Cette taxe douanière de 25% avait été suspendue par l'administration Biden.

Les Etats-Unis un marché important pour Rémy Cointreau

Si elle était remise en place, Rémy Cointreau serait affecté en premier lieu, car ses ventes de cognac aux Etats-Unis génèrent 30% de son résultat opérationnel, avait indiqué Oddo BHF dans une note publiée en octobre dernier. Sous certaines hypothèses, le courtier calcule une perte annuelle de résultat opérationnel d'environ 40 millions d'euros (pour un résultat total de 305 millions d'euros en 2023-2024).

Pernod Ricard, qui a un portefeuille plus diversifié, souffrirait bien moins. Pour autant, le titre est aussi sous pression et perd 3,8% accusant la deuxième plus forte baisse du CAC 40 mercredi.

Victimes collatérales des joutes commerciales

Rémy Cointreau et Pernod Ricard sont tributaires de décisions politiques. Début octobre, ces deux titres avaient nettement souffert en Bourse, ployant sous la décision de Pekin d'appliquer des dépôts de caution sur les importations de cognac, un prélude à des surtaxes douanières.

Les mesures prises par la Chine répondent, en effet, à l'alourdissement des droits de douanes voulu par la Commission européenne sur les automobiles produites en Chine.

Outre le risque politique, les alcooliers doivent composer avec des volumes en berne, après la forte demande post-covid, et des stocks élevés aux Etats-Unis. Fin octobre, Rémy Cointreau avait abaissé ses objectifs pour son exercice décalé 2024-2025 anticipant désormais un chiffre d'affaires en baisse à deux chiffres en organique quand Pernod Ricard compte toujours réaliser sur l'année 2024-2025 une progression en données comparables de son chiffre d'affaires.