par Cyril Altmeyer
PARIS (Reuters) - Publicis annonce viser pour 2010 une reprise de la croissance organique de son revenu, après un recul de 6,5% en 2009 moins marqué que la moyenne du secteur et une stabilisation de sa marge opérationnelle, réduite de 1,7 point à 15% l'année dernière.
Le troisième groupe publicitaire mondial a réduit le recul de son revenu à 5,4% sur le seul quatrième trimestre en données organiques, confirmant une amélioration séquentielle qui s'est poursuivie en janvier, alors que huit analystes interrogés par la rédaction de Reuters attendaient en moyenne un recul de 5,6%.
L'américain Omnicom et le français Havas, respectivement numéro deux et six mondiaux, ont créé la surprise la semaine dernière en annonçant des replis bien moindres qu'attendu de leurs revenus au quatrième trimestre (-4,4% et -6,3%).
Après un recul de 10,2% en 2009, le marché publicitaire mondial devrait progresser de 0,9% en 2010 puis de 3,9% en 2011, selon ZenithOptimedia (groupe Publicis), qui reverra ses estimations au printemps.
"Nous pensons que, quelles que soient les prévisions, on aura une année (...) plus positive que le marché", a dit à des journalistes Maurice Lévy, président du directoire de Publicis.
"On sent une reprise, on a beaucoup d'indications en ce sens, et elle est très différente selon les marchés et selon les segments", a-t-il ajouté, notant une assez bonne tenue de la grande consommation - qui représente la moitié des investissements mondiaux - et dans l'automobile, sur fond de lutte pour les parts de marché.
Il a souligné que l'Europe du Sud, où les revenus publicitaires ont chuté de plus de 25% en 2009, devrait se limiter à réduire son recul en 2010, sans vrai redémarrage, tandis que la France et l'Allemagne tirent leur épingle du jeu, la première surperformant la seconde depuis novembre.
PLAN PRÉVU POUR LE 1ER SEMESTRE
Les marchés émergents, aux performances décevantes en 2009 sous l'effet de la crise, devraient retrouver leur dynamisme, en particulier en Chine, en Russie, en Asie-Pacifique et en Amérique latine, a souligné Maurice Lévy.
"On n'est pas tout à fait dans un lendemain de crise encore, le plus gros est passé, mais on peut s'attendre à ce qu'il y ait des aléas", a-t-il cependant souligné, faisant notamment référence à la crise financière grecque.
Publicis compte réaliser à moyen terme environ 60% de son revenu dans les marchés émergents et le numérique, contre près de la moitié actuellement notamment grâce au rachat de l'agence de publicité sur internet Razorfish à Microsoft en 2009, dont le plan d'intégration progresse bien.
Le groupe présentera au premier semestre un plan avec des objectifs "à terme", a précisé Maurice Lévy, dont le mandat court jusqu'à la fin 2011.
"Nous continuons à investir dans les talents et la technologie et visons une stabilisation de nos marges avant d'entamer dès 2011 une nouvelle phase de croissance de nos marges", dit-il dans le communiqué de résultats.
Publicis, qui possède les réseaux Leo Burnett et Saatchi & Saatchi, n'économisera pas sur les salaires, auxquels il consacre plus de 60% de son revenu, jouant plutôt sur les coûts de fonctionnement, notamment en rationalisant son parc immobilier.
Le groupe a gagné pour six milliards de dollars de budgets nets en 2009 après plus de cinq milliards en 2008 et a notamment remporté début 2010 les contrats de Chrysler et d'Aviva.
Publicis, qui affiche 3,7 milliards d'euros de liquidités fin 2009, versera un dividende inchangé à 0,60 euro par action.
Interrogé sur d'éventuels rachats d'actions, Maurice Lévy a répondu que le groupe, toujours à l'affût d'acquisitions en particulier dans le numérique et les marchés émergents, n'avait pas encore décidé de l'utilisation de sa trésorerie.
Publicis a ramené sa dette financière nette à 393 millions d'euros au 31 décembre 2009 contre 676 millions un an plus tôt, avec un ratio dette nette/fonds propre à 0,14 contre 0,29.
Edité par Benjamin Mallet
Copyright © 2010 Thomson Reuters
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