par Cyril Altmeyer
PARIS (Reuters) - Publicis annonce une décroissance organique de 6,6% au premier semestre, avec une marge opérationnelle de 13% conforme aux attentes, et dit s'attendre à des chiffres "moins dégradés" au troisième trimestre qu'au deuxième.
Le troisième groupe publicitaire mondial en termes de revenus pourrait enregistrer en 2009 la décroissance organique la moins marquée du secteur et renouer avec une croissance positive mi-2010, a précisé le président de son directoire Maurice Lévy à des journalistes.
Il a dit espérer que Publicis renouerait "dans les deux, trois années à venir" avec un niveau de marge conforme aux 16,7% enregistrés en 2008 et comptait afficher cette année encore la meilleure marge du secteur.
Au premier semestre, Publicis a enregistré une marge opérationnelle de 287 millions d'euros, avec un taux de 13%, en baisse de deux points sur un an.
L'action prend 1,77% à 22,40 euros vers 9h15, tandis que l'indice paneuropéen du secteur perd 0,2%, avec une capitalisation de quelque 4,3 milliards. Elle a regagné près de 24% depuis le début de l'année, après avoir chuté de 32% en 2008.
"Il y a très bonne résistance de la marge malgré la baisse du chiffre d'affaires", a déclaré Lazare Hounhouayenou, analyste chez Fortis. "Les gains de nouveaux budgets ressortent en amélioration comparé au premier semestre 2008, ce qui laisse présager la poursuite des gains de parts de marché sur les prochains trimestres".
Pour Goldman Sachs, les résultats sont "raisonnablement solides", tandis que Citigroup estime qu'ils ne devraient pas entraîner de changements majeurs dans ses prévisions.
Publicis est le premier grand groupe publicitaire à publier ses résultats. L'américain Omnicom lui emboîtera le pas ce jeudi, suivi par Interpublic le 28 juillet, tandis que WPP et Havas attendront la fin août.
La décroissance organique du premier semestre, avec un revenu de 2,209 milliards d'euros, est plus marquée que l'estimation de 6% des six analystes interrogés par Reuters.
Mais Publicis, qui a chiffré mardi à neuf millions d'euros son exposition à la faillite de General Motors, souligne qu'il aurait limité son recul organique à 5,4% hors impact de GM.
"Le point le plus bas de l'année devrait être atteint au cours de ce mois de juillet ou au plus tard en août avec une remontée lente dès le mois de septembre", explique Publicis dans un communiqué. "Les premiers chiffres de croissance positive devraient apparaître vers le milieu de l'année 2010".
Publicis a enregistré au deuxième trimestre une décroissance deux fois plus marquée qu'au premier (-8,6% contre -4,4%), sous le coup de l'Europe du Sud (-26,6%), dans un marché dont Maurice Lévy a estimé la baisse à 15% sur la période.
Il a estimé que le marché devrait se contracter de 8 à 9% en 2009, en ligne avec la prévision de baisse de ZenithOptimedia (groupe Publicis), revue début juillet de 6,9% à 8,5%.
Estimant que Publicis devrait faire mieux que ses concurrents en termes de gains de parts de marché en 2009, Maurice Lévy a précisé que sept des dix premiers clients du groupe affichaient une hausse de leurs investissements au premier semestre et de leurs intentions pour le second.
Le groupe a engrangé pour 3,2 milliards de dollars de budgets au premier semestre, avec notamment Carrefour et China Mobile et Maurice Lévy a précisé que la tendance était pour l'instant favorable en juillet.
RAZORFISH INTÉRESSERAIT PUBLICIS
Publicis, qui disposait de 3,5 milliards d'euros de liquidités au 30 juin, s'intéresserait à l'agence de publicité sur internet Razorfish si Microsoft la mettait en vente, a déclaré Maurice Lévy.
"Dans l'hypothèse où cette société serait à vendre Razorfish ferait indiscutablement partie des entreprises qui feraient bien dans notre portefeuille", a-t-il reconnu, sans confirmer s'il avait été contacté par le numéro un mondial des logiciels, comme l'indiquait le 13 juillet le Wall Street Journal, qui citait également Interpublic et Dentsu.
Publicis, qui a émis en juin pour 719 millions d'euros d'obligations convertibles (Océanes), a une dette nette de 1,002 milliard d'euros au 30 juin, contre 1,1 milliard au 31 décembre, avec un ratio dette nette/fonds propres de 0,37 contre 0,29.
Une acquisition de Razorfish entrerait dans la stratégie de Publicis de développer dans le numérique, le seul support à rester en croissance malgré la crise.
Au premier semestre, Publicis a réalisé 20,8% de son chiffre d'affaires dans le numérique, avec une croissance organique de 5,7%. Le groupe s'est fixé pour objectif de porter cette proportion à un quart du chiffre d'affaires en 2010.
Edité par Jean-Michel Bélot
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