(BFM Bourse) - La société a dévoilé une activité nettement supérieure aux attentes au troisième trimestre, avec une progression organique de son revenu net de 10,3%. Publicis a en conséquence relevé l’ensemble de ses objectifs pour l’année en cours.
Si les craintes d’une récession économique demeurent vives sur le marché, l’activité de Publicis n’en pâtit guère pour l’heure. Le champion français de la publicité a ainsi enchaîné un troisième trimestre consécutif de croissance organique à deux chiffres. De juillet à septembre, le revenu net (le revenu après déduction des coûts refacturables aux clients, l’indicateur de référence du groupe en terme d’activité) s’est établi à 3,24 milliards d’euros, en hausse de 23,5% en données publiées et de 10,3% en données comparables, a indiqué mardi la société.
Publicis livre ainsi une activité bien au-delà des attentes: les analystes attendaient en moyenne un revenu net de seulement 2,95 milliard d’euros et une croissance organique limitée à 5,5%, selon un consensus cité par Invest Securities.
Le leader dans les gains de clients
La performance du groupe par rapport à ses niveaux pré-pandémie s’est même accélérée. Le revenu net progresse ainsi de 16% sur le troisième trimestre par rapport à la même période de 2019, contre 10% au premier trimestre et 12% au deuxième.
Publicis a bénéficié du dynamisme de ses sociétés à haute valeur technologique. Sapient, sa filiale centrée sur la transformation numérique, a vu sa croissance organique atteindre 18,1% sur la période tandis que le spécialiste de l’analyse des données publicitaires Epsilon a enregistré une progression de 13,9% en données comparables.
Le groupe a également conquis nombre de nouveaux budgets, Publicis revendiquant la première place du palmarès en matière de "New Business", c’est-à-dire l’acquisition de nouveaux clients dans la publicité. Selon un classement établi par la banque JPMorgan, le gain net de nouveaux clients en termes de revenus s’élève à 130 millions de dollars pour Publicis sur douze mois glissants, contre 103 millions pour le britannique WPP, deuxième, et 36 millions pour l’américain Stagewell. Le groupe a notamment remporté de nouveaux budgets auprès de Mondelez, McDonald’s, Nestlé, LVMH ou encore Pepsi.
TP ICAP Midcap souligne par ailleurs "la relative bonne tenue des dépenses publicitaires pour l’heure en dépit de la dégradation de l’environnement macro et du pouvoir d’achat alors que les annonceurs essaient de préserver contre vents et marées leurs parts de marché et d’écouler leurs stocks".
Des objectifs annuels relevés
En termes de géographies, Publicis a largement dépassé les attentes en Amérique du Nord, sa plus importante région à la fois en termes de revenus et de rentabilité. Le revenu net s’est établi à 2,08 milliards d’euros traduisant une croissance organique de 11,1% alors que le consensus attendait une hausse de seulement 5,5%, selon UBS.
Cette performance robuste permet à la société de relever une nouvelle fois ses objectifs annuels, après la révision à la hausse de juillet. Les dirigeants de Publicis anticipent désormais une croissance organique d’environ 8,5% contre une prévision située entre 6% et 7% auparavant, tandis que la marge opérationnelle est attendue "proche de 18%" contre une fourchette de 17,5% à 18% auparavant. Le groupe table par ailleurs sur un flux de trésorerie libre avant variation du besoin en fonds de roulement proche de 1,6 milliard d’euros contre "au moins" 1,5 milliard d’euros précédemment.
Le marché apprécie ces annonces. Publicis signe ainsi la deuxième plus forte hausse du CAC 40 prenant 2,2% à 57,7 euros vers 11h10.
Cette publication vient démontrer la pertinence de la transformation de Publicis qui a renforcé ces derniers années son offre digitale pour allier création et expertise technologique.
Le groupe a ainsi "verticalisé" la chaîne de valeur, avec une "proposition" qui "s’étend de la créativité, à l’achat d’espaces, à l’intégration technologique grâce à Sapient, au traitement de données grâce à Epsilon, plaçant ainsi le groupe à la croisée des chemins entre la data et la technologie", explique TP ICAP Midcap. L’intermédiaire rappelle que près d’un quart des effectifs du groupe est composé de "data scientists", signe du virage technologique opéré par la société.
"Nous sommes très bien armés pour affronter les incertitudes macroéconomiques à venir" a assuré le président du directoire, Arthur Sadoun, lors d'une conférence avec des analystes. Le dirigeant a souligné que 33% des revenus du groupe étaient actuellement effectué dans les données et la technologie. "Et nous savons que la demande va progresser " dans ce segment, a-t-il assuré.
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