(BFM Bourse) - L'emblématique homme fort de Publicis, qui forme un tandem apprécié des marchés avec le directeur général Arthur Sadoun, devrait être reconduit au moment où Vincent Bolloré lorgne sur Publicis, selon des informations de BFM Business.

Président du directoire de Publicis depuis 1987, Maurice Lévy s'apprête à rempiler alors que son mandat se termine dans deux mois, d'après les confidences de ses proches à BFM Business. Celui qui vient fêtera ses 80 ans -dont 50 passés au sein du groupe- en février prochain aimerait bien rester encore un peu. "Il est encore très présent et très actif" soulignent ceux qui le côtoient.

Et à l'heure où le n°3 mondial de la publicité -derrière l'anglais WPP et l'américain Omincom- suscite des convoitises, notamment de Vincent Bolloré, propriétaire de Havas (via Vivendi), mais également du fonds américain CVC, lequel proposait de racheter l’entreprise et de la sortir de la cote à l'automne dernier, le marché réagit favorablement à cette idée.

À 16h, le titre Publicis domine le palmarès du CAC 40 avec un gain de 2,85% à 51,88 euros, soit tout proche de son sommet annuel (touché à 52,66 euros jeudi dernier), qui constituait lui-même un plus haut depuis juillet 2018 pour le publicitaire. Il affiche ainsi à ce stade la 2e meilleure performance de l'indice phare du marché parisien depuis le 1er janvier avec une progression de 27% (derrière Saint Gobain, +30%), et le rebond le plus spectaculaire des poids lourds de la cote sur un an (+80%, devant Renault à +77%). Mieux encore, le titre Publicis reprend désormais près de 160% (!) depuis son creux du 16 mars 2020, tout juste au-dessus des 20 euros.

Après avoir chuté sous les 5 milliards d'euros, la valorisation du groupe s'établit ainsi à 12,85 milliards d'euros, soit à peine moins qu'Omnicom (13,6 milliards d'euros), avec qui certains cadres de Publicis rêvent encore d’un mariage après l'échec des négociations en 2013. On peut néanmoins s'interroger sur l'intérêt de cette acquisition transformante alors que Publicis a mené depuis une stratégie de croissance externe, réalisant au passage les deux plus grosses acquisitions de son histoire avec Sapient (3,7 milliards de dollars) et Epsilon (4,4 milliards). Le groupe, dont le modèle repose désormais sur la combinaison de la technologie, de la data et de la création, apparaît donc mieux armé aujourd’hui pour rivaliser avec les Gafa sur le marché en plein essor de la publicité en ligne.