par Cyril Altmeyer

PARIS (Reuters) - Publicis a réalisé en 2007 son objectif de marge opérationnelle de 16,7% avec un an d'avance et a dit viser une nette amélioration de sa croissance organique en 2008 après une performance annuelle décevante attribuée aux difficultés du secteur pharmaceutique.

L'action prend 1,44% à 24,60 euros en début de séance, surperformant l'indice DJ Stoxx des médias (+0,9%).

"Les investisseurs sont parfois méfiants par rapport à des groupes publicitaires cycliques et exposés aux Etats-Unis comme Publicis, mais ils délivrent, comme l'a fait Omnicom la semaine dernière et comme le fera probablement WPP à la fin du mois", a souligné un analyste, jugeant les résultats de Publicis très satisfaisants.

Omnicom, le leader mondial du secteur, a annoncé le 12 février une hausse de 13% de son bénéfice au quatrième trimestre. WPP, son challenger, publiera ses résultats annuels préliminaires le 29 février.

Publicis, numéro quatre mondial, a réalisé en 2007 une croissance organique de 3,1%, inférieure à son objectif de plus 4%, avec des revenus de 4,67 milliards d'euros, en deçà du consensus de 4,74 milliards de Reuters Estimates.

"Selon les indications que nous avons aujourd'hui, la croissance organique 2008 devrait être nettement supérieure à celle de 2007", a-t-il déclaré le président du directoire, Maurice Lévy a expliqué lors d'une conférence téléphonique.

Havas (n°6) a annoncé de son côté une croissance organique de 7,1% sur l'année, entraînant un bond de 4,4% du titre.

Publicis précise qu'en excluant le secteur pharmaceutique, la croissance organique du groupe ressort à 4,3% sur l'exercice, avec un rythme 6,1% au second semestre.

Maurice Lévy a expliqué que Publicis avait subi les répercussions de la baisse des autorisations de mise sur le marché de nouveaux médicaments aux Etats-Unis et dans l'Union européenne, et de la restructuration en cours du secteur pharmaceutique.

PRIORITE A LA CROISSANCE

Maurice Lévy n'a pas fourni d'objectif chiffré pour la marge opérationnelle en 2008, insistant sur la priorité du groupe pour les deux prochaines années qui est la croissance.

"Nous allons insister très fortement sur la conquête de parts de marché et en ce qui concerne la marge, nous allons tout faire pour la maintenir à un très bon niveau, mais l'accent, c'est la croissance", a-t-il expliqué.

Les gains nets de nouveaux budgets ont atteint plus de cinq milliards de dollars en 2007 contre 3,3 milliards en 2006. Sur le seul mois de janvier, les gains nets représentant déjà plus de 1,3 milliard de dollars, mais Maurice Lévy a mis en garde contre tout "optimisme béat".

Le marché publicitaire mondial devrait être soutenu en 2008 par l'Euro de football, les Jeux olympiques de Pékin et l'élection présidentielle américaine, selon les analystes.

"Pour 2008, il faut (...) être extrêmement vigilant. L'année ne va pas se dérouler selon les schémas classiques", a prévenu Maurice Lévy, citant la crise financière, le renchérissement des matières premières et la perspective d'un éventuel ralentissement aux USA "dont on dit qu'on perçoit déjà les premiers signes, mais que nous ne percevons pas encore dans nos budgets".

Le groupe est "très bien placé face à une période incertaine", à la faveur de ses investissements dans le numérique et dans les pays émergents, tous deux en forte croissance.

"L'ensemble numérique + pays émergents, en évitant les recouvrements, représente plus de 35% de nos revenus actuellement et on travaille pour faire en sorte que ces deux segments arrivent à 50% de nos revenus en 2010", a expliqué Maurice Lévy.

Le groupe a annoncé également l'annulation de huit millions d'actions suivie d'un rachat d'un montant équivalent.

Cyril Altmeyer Maurice Lévy, président du directoire de Publicis. Le groupe publicitaire prévoit pour 2008 une croissance organique nettement supérieure à celle de 2007 (3,1%). /Photo prise le 24 janvier 2008/REUTERS/Denis Balibouse

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