(BFM Bourse) - Après EDF, le groupe Prodware a frappé un grand coup en annonçant à son tour le lancement d'un emprunt obligataire à un taux fixe de 7,9% sur 6 ans, ouvert au grand public. Le spécialiste de l'informatique de gestion pour les PME espère ainsi lever assez de fonds pour financer son développement, en France comme à l'international.

Tradingsat.com : Que pouvez-vous dire à vos futurs épargnants pour les convaincre de souscrire à cette opération ?

Philippe Bouaziz : Le message que nous souhaitons faire passer à tous les épargnants qui sont ou seront, bien souvent, nos clients, c'est qu'en souscrivant à l'emprunt Prodware, ils vont nous permettre d'accélérer notre développement, par croissance interne et externe en France et à l'international. Cette opération est pour nous l'occasion d'accroître notre notoriété et d'acquérir de nouveaux « actionnaires ».

L'endettement à long terme de Prodware est inexistant. A moyen terme, nos emprunts seront tous arrivés à échéance à fin novembre 2011. Et à fin juin 2013, notre émission d'Oceanes de 2008 sera remboursée. Par ailleurs, nous bénéficions d'une notation ‘4+' de la Banque de France (la capacité de l'entreprise à honorer ses engagements financiers est jugée assez forte, NDLR), ce qui est une très bonne notation pour une entreprise moyenne et de croissance.

Tradingsat.com : Pourquoi avoir choisi ce moyen de financement plutôt qu'un autre ?

Philippe Bouaziz : Nous souhaitons ainsi diversifier nos sources de financement. Aux cours de Bourse actuels, une augmentation de capital aurait été trop dilutive. Plutôt que d'émettre des obligations convertibles, des produits complexes réservés aux investisseurs institutionnels, nous avons décidé de faire appel au grand public en lançant cet emprunt. Pour l'entreprise, le coût n'est pas plus élevé. Pour les particuliers qui souhaitent investir sur ce type de produit, c'est une opération je pense très intéressante et une belle opportunité.

Tradingsat.com : Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur votre stratégie de croissance ?

Philippe Bouaziz : Prodware est un éditeur de solutions informatiques métiers et sectorielles. Grâce à cet emprunt, nous allons notamment financer le développement des ventes de nos offres Prodware Business Solutions via un canal indirect de revendeurs et d'intégrateurs en France comme à l'international. Par ailleurs, nous allons continuer d'investir dans notre nouveau relais de croissance, notre gamme de logiciels dédiés au développement durable, Green IT.

Nous attendons une sortie de crise en 2010. Malgré quelques séquelles, la crise va générer des opportunités de croissance externe à l'international et nous comptons en profiter. Nous visons des entreprises qui, comme Prodware, ont des spécialités métiers dans un secteur évoluant dans le monde Microsoft. Nous espérons ainsi payer beaucoup moins cher pour des acquisitions.

Tradingsat.com : L'offre P-Box que vous avez justement développée en partenariat avec Microsoft est au cœur de votre stratégie. Mais en quoi consiste-t-elle exactement ?

Philippe Bouaziz : La P-Box est l'offre la plus aboutie de notre catalogue car elle est la conjonction entre le modèle SAS et le modèle vertical. La P-Box, un package de logiciels et de services informatiques vendu à la demande via un réseau indirect, est déclinée en 4 versions. Elle sera disponible à partir du T4 à un prix très concurrentiel grâce aux efforts consentis par Microsoft. Elle est destinée à 4 types d'industries : la distribution, l'industrie au sens large, les services et le bâtiment. Avec cette activité, nous comptons dégager un chiffre d'affaires de 30 millions d'euros à horizon 5 ans. Les premiers clients pilotes ont adhéré à cette offre et les tests sont plus que prometteurs. L'emprunt sert aussi à cela…

Tradingsat.com : Après un exercice 2008 contrasté, l'activité a connu un rebond notable entre le premier et le second trimestre 2009. Comment expliquez-vous cette amélioration ?

Philippe Bouaziz : En temps de crise, les entreprises ont plus que jamais besoin d'une informatique performante. Prodware a donc bénéficié de la valeur ajoutée de ses offres métiers et de sa position de leader, sans compter les 12 000 clients qui lui font confiance…

Tradingsat.com : Qui sont vos principaux concurrents ?

Philippe Bouaziz : Nos concurrents sont essentiellement Cegid sur le bas du marché, SAP et Oracle sur le haut. Dans le cœur du ‘mid-market', on retrouve des éditeurs plus spécialisés métiers ainsi que les SAP, Oracle, etc … ou leurs partenaires.

Tradingsat.com : Quelles sont vos perspectives pour le reste de l'année ?

Philippe Bouaziz : Mécaniquement du fait des vacances d'été, phénomène accentué par la crise, le T3 est un trimestre un peu « au ralenti ». Mais, nous espérons réaliser un bon quatrième trimestre avec une forte croissance des ventes de nos solutions métiers Prodware Performance Manager. Le T4 devrait représenter plus de 30 % de l'activité annuelle, car la saisonnalité est encore plus marquée cette année. Sur l'ensemble de l'exercice, nous visons une petite décroissance du chiffre d'affaires en organique. Les résultats devraient être impactés par les cessions d'actifs non stratégiques. Enfin, nous anticipons un exercice globalement difficile car bon nombre de nos clients « bas de marché » ont souffert, comme beaucoup d'entreprises d'ailleurs.

Propos recueillis par Julien Mouret.