(BFM Bourse) - La société basée à Lyon a décidé de ne plus demander d’approbation auprès de l’autorité sanitaire américaine pour un potentiel traitement contre la leucémie aigüe lymphoblastique. L’entreprise évalue ses options quant à son avenir.
Habituée aux montagnes russes boursières, Erytech Pharma dégringole. La société de biotechnologies lyonnaise chute de 23% jeudi à 0,956 euro, après avoir renoncé à ce qui devait constituer la grande autorisation de sa molécule eryaspase (dont le nom commercial est Graspa).
Erytech a décidé de plus demander à la Food and Drug Administration (FDA), l’autorité sanitaire américaine, l’approbation de eryaspase pour le traitement de patients atteints de leucémie aigüe lymphoblastique (LAL) présentant une hypersensibilité à l’asparaginase pégylée.
La LAL est un cancer de la moelle osseuse caractérisé par la prolifération de globules blancs malformés, appelés blastes. Selon Oddo BHF, cité par Investir.fr, la population de patients atteints par cette maladie s’élève à environ 3.500 au niveau mondial.
Constitué de L-asparaginase (une enzyme) encapsulée dans des globules rouges provenant de donneurs, eryaspase s’attaque au métabolisme altéré de l’asparagine et de la glutamine des cellules cancéreuses.
Dialogue infructueux avec la FDA
A la suite des résultats positifs d’une étude de phase 2 évaluant eryaspase pour traiter la LAL, Erytech avait engagé des discussions avec la FDA dans l’optique de déposer une demande de licence biologique (BLA). Après une rencontre en juin 2021, l’entreprise française devait soumettre des informations complémentaires et s’accorder avec elle sur un plan d’étude pédiatrique initial (iPSP).
L’entreprise explique avoir reçu récemment des réponses de la FDA concernant son iPSP, soumis en juillet 2022.
"Après un examen approfondi de ces commentaires, qui comprennent une nouvelle demande de données complémentaires, et compte tenu de l'évolution du contexte concurrentiel dans le traitement de la LAL hypersensible, la société a estimé que le meilleur intérêt, pour la société et ses actionnaires, est de ne plus demander l'approbation de Graspa pour le traitement de la LAL et de concentrer ses ressources sur ses programmes précliniques et ses activités de partenariat stratégique", annonce Erytech.
Graspa était le seul produit du portefeuille de la société pouvant faire l’objet d'une autorisation réglementaire, les prochains produits du portefeuille d’Erytech étant au stade préclinique, c'est-à-dire qu'ils ne font pas l'objet d'essais sur l'être humain mais sur des animaux.
Un nouveau cap en fin d'année
La société de biotechnologies est actuellement en train d’évaluer ses alternatives stratégiques pour exploiter sa plateforme ERYCAPS - une technologie d’encapsulation des médicaments dans les globules rouges dont est issue eryaspase - avec des actifs complémentaires "et/ou une transaction d’entreprise plus large". Une possibilité serait ainsi qu'Erytech soit vendue à une autre société.
Aidé d’une banque-conseil spécialisé, Erytech compte communiquer sur ces initiatives stratégiques au cours du quatrième trimestre de cette année.
Erytech dispose de liquidités pour assurer son fonctionnement en attendant de se fixer un nouveau cap. Le groupe a renforcé sa trésorerie en vendant en avril son site de production américain pour un montant de 44,5 millions de dollars. En mai, lors de son dernier point sur ses résultats, la société a indiqué disposer d’une trésorerie totale de 60 millions de dollars au 22 avril.
Par Julien Marion
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