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Pétrole Brent

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Pétrole brent : Pourquoi l'Opep+ n'augmente pas sa production de pétrole ?

dimanche 8 mai 2022 à 12h00

(BFM Bourse) - Les principaux pays exportateurs de pétrole se sont réunis le 5 mai. Comme les mois précédents, le cartel maintient sa politique d'une hausse graduelle de sa production. Pour les Occidentaux, les vannes des pays de l'Opep+ ne sont pas assez ouvertes alors que les prix de l'or noir se sont envolés de plus de 10% depuis l'invasion de l'Ukraine le 24 février. La mise en place de l'embargo russe devrait accentuer la flambée des cours...

À l'issue d'une réunion sans surprise et éclair, les pays producteurs de pétrole de l'Opep+ ont convenu jeudi d'une nouvelle hausse marginale de leur production d'or noir, confortés par les risques qui pèsent sur la demande sur fond de restrictions anti-Covid en Chine.

Les représentants des treize membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et leurs dix partenaires (Opep+) ont décidé "d'ajuster à la hausse la production totale mensuelle de 432.000 barils par jour pour le mois de juin", a annoncé l'alliance dans un communiqué.

Comme les mois précédents, le cartel s'en tient à sa stratégie d'augmentation très graduelle de sa production, "au vu des fondamentaux et perspectives suggérant un marché équilibré". Après avoir procédé à des coupes drastiques au printemps 2020 face au choc de la pandémie, les 23 membres ont commencé à rouvrir les vannes au printemps 2021.

Trop lentement toutefois au goût des Occidentaux, États-Unis en tête, alors que les cours se sont envolés depuis l'invasion de l'Ukraine. Ils se sont encore enflammés cette semaine après l'annonce d'un projet d'embargo européen sur le pétrole russe, les deux références de l'or noir ayant évolué brièvement jeudi au-dessus des 110 dollars le baril, soit une hausse de 10 à 15% comparé au 24 février. Pour Edward Gardner, de Capital Economics, "cela laisse penser que le marché est plus contraint du côté de l'offre que ne le laisse entendre l'Opep+".

Le cartel attentif à la situation chinoise

L'alliance a jusqu'à présent résisté aux appels de toutes parts à accélérer le rythme, une prudence désormais renforcée par la situation en Chine. Largement épargné depuis deux ans, le pays affronte ces dernières semaines sa pire flambée épidémique, qui met à mal sa stratégie zéro Covid. Pékin a fermé mercredi des dizaines de stations de métro et ses habitants redoutent désormais un confinement, comme à Shanghai, la plus grande ville de Chine avec 25 millions d'habitants où la plupart des cas sont enregistrés.

"Le ralentissement de l'activité en Chine est certainement un facteur justifiant un statu quo de l'Opep+, en dépit de la pression internationale pour augmenter l'offre devant la crise énergétique actuelle", souligne Ipek Ozkardeskaya, analyste de la banque Swissquote, interrogée par l'AFP. Pèsent aussi sur le marché les craintes d'un ralentissement économique mondial causé par la guerre en Ukraine.

Le Fonds monétaire international (FMI) a fortement abaissé fin avril ses prévisions de croissance mondiale pour 2022 en raison des "ondes sismiques" provoquées par le conflit, notamment de l'inflation galopante qui mine le pouvoir d'achat des consommateurs. Dans ce climat fébrile, l'Opep+ a récemment révisé à la baisse ses propres estimations.

"Une bataille de pouvoir autour de l'approvisionnement en pétrole"

À la demande chancelante, s'ajoute aussi un élément géopolitique pour expliquer l'attentisme de l'Opep+, fait valoir Mme Ozkardeskaya, évoquant "une bataille de pouvoir autour de l'approvisionnement en pétrole". Malgré la guerre, le groupe "reste allié à la Russie et oeuvre contre la volonté des États-Unis d'augmenter la production de brut", argue l'analyste. "Les pays de l'Opep+ ne sont tout simplement pas disposés à remplacer le pétrole russe". Pour Stephen Innes, analyste chez Spi Asset Management, cette politique "devient de plus en plus intenable" et "contraire à la mission" de régulation du marché de cette alliance forgée en 2016.

Mais encore faudrait-il que l'alliance parvienne à respecter les quotas qu'elle affiche. Or, entre manque d'investissements dans les infrastructures pétrolières chez certains pays membres ou problèmes opérationnels, le cartel échoue régulièrement à atteindre ses objectifs de production.

Sabrina Sadgui, avec AFP

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